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Live reports / 03.04.2018

Eddie Cotton

Il avait déjà foulé la scène du Jazz Club du Méridien en décembre 2016, à l'occasion du Chicago Blues Festival. Accompagné des mêmes musiciens – son band régulier –, mais sans invités, Eddie Cotton Jr. pouvait cette fois se mettre pleinement en valeur. S'il confirma sa stature de bluesman accompli à travers une vraie personnalité musicale, on regretta qu'il le fît souvent à travers les compositions des autres. Un regret que tempéraient son chant sensible et la créativité de ses parties de guitare. 

 


Kenduro Webster, Eddie Cotton, Myron Bennett

 

Habitué des scènes américaines très réactives aux invitations à participer en chantant, Eddie Cotton ne reçut pas la réponse attendue à ses premières sollicitations. Pas découragé, il insista avec pédagogie avisé et réussit là où d'autres se sont cassés les dents, obtenant un vrai support sur Funky good times ou un Satisfaction passablement transformé. Mais c'est sur des pièces plus introspectives qu'il se montra sous son meilleur jour. Notamment sa version de Walking the back streets and crying, mais aussi avec Back door manLet's straighten it outToo weak to fight ou The same thing.

 


Eddie Cotton

 


Darryl Cooper

 

 

 

Il fut aussi particulièrement impressionnant dans Better deal (une de ses compos issue de “One At A Time”) et dans son hommage à l'un de ses mentors avec The thrill is gone. Son chant, incarné, ne manque pas d'attraits, avec des réminiscences de Little Milton pour le charme viril ou d'Al Green pour le falsetto. Son jeu de guitare ne cesse de surprendre, il est brillant, truffé de trouvailles, comme ces accélérations soudaines qui maintiennent l'intérêt en éveil. 

 

 


Myron Bennett

 


Kenduro Webster

 

La rythmique est solide, éprouvée, avec Kenduro Webster qui a gagné en assurance depuis son précédent passage et Myron Bennett dont le handicap (main droite atrophiée) n'altère pas les lignes de basse. Très souvent sollicité, Darryl Cooper, au jeu varié et souvent jazzy, utilise toutes les ressources sonores de ses claviers, il est aussi l'auteur de la ballade éthérée Simply beautiful que chante Cotton en fin de deuxième set.

Jacques Périn
Photos © J-M Rock’n’Blues
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