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Chroniques / 10.12.2020

Durand Bernarr, Dur&

« Take the auto-tune off and sing » : en appuyant sur les graves avec un brin d’emphase, Durand Bernarr ressuscite Nate Dogg et déambule tranquille sur une épaisse couche de g-funk qui aurait pu sortir de la console de DJ Quik. C’était Summons, conclusion d’un premier album réjouissant. Ce trentenaire qui tient les claviers dans le groupe d’Erykah Badu prend plaisir à illustrer l’étendue de sa palette. Elle est large, mais aussi très cohérente.

Sur une base hip-hop trempée dans le funk et parée de claviers qui tachent, Bernarr aborde le R&B en connaisseur et se distingue en maniant habilement un certain décalage théâtral qui rappelle la manière dont l’univers de George Clinton a continué de s’épanouir à travers les doux délires d’OutKast, d’Anderson .Paak ou de Masego. Mais au-delà des clins d’œil bien sentis (slow jam façon Isley ‘80s, bascule new jack swing, embardée kitsch à la Prince…), Bernarr impressionne par ses capacités vocales : un bel ambitus et une facilité jouissive à monter bien haut en usant parfois de modulations qui évoquent le grand Rahsaan Patterson. 

Nicolas Teurnier

Note : ★★★½
Label : Dsing
Sortie : 28 août 2020

Durand BernarrNicolas TeurnierSoul Bag 241