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Live reports / 04.11.2011

Don Blackman + Plunky & Oneness

 
Don Blackman et Plunky

C'est un Hangar complet qui attend Don Blackman. La salle ivryenne est bien décidée à faire honneur au claviériste chanteur, auteur d'un fabuleux album de funk en… 1982 (“Don Blackman”, Arista). On sait qu'il n'est pas venu avec les pointures qui officiaient à ses côtés à l'époque (Dennis Chambers, Marcus Miller, Bernard Wright…), mais l'adjonction des services de Plunky et de son groupe (Oneness) est de bonne augure. Et elle tient ses promesses. Déjà parce que le saxophoniste et sa bande ouvrent les hostilités avec un set bouillant comme ils savent le faire : funk, jazz, soul et go-go se mêlent et se répondent avec une énergie communicative intense. Qu'ils entonnent leur African rhythms, régénère James Brown ou appuient sur les percus façon Washington, DC, ça groove de partout avec une virtuosité d'exécution palpable du fond de la grosse caisse aux envolés des saxophones (ténor et soprano) du patron.

 
Plunky

Les percussions électroniques du fiston (Jamiah “Fire” Branch), la basse monumentale du frangin (Philip Muzi Branch), le soutien indéfectible Tonya Lazenby aux claviers et au chant, la batterie imposante mais pas envahissante de Derrick Simmons : Oneness est bel et bien l'un des groupes les plus funky en activité. Presque de quoi voler la vedette à Blackman ce soir-là. Car on ne peut pas dire que la star de la soirée soit une bête de scène – son truc, c'est plutôt les blagues. Détendu (trop ?), il les enchaîne, et si c'est drôle (imitation mémorable de Michael Jackson), sur le court set qu'il a donné, c'est aussi frustrant.

 
Don Blackman

En tout cas, cela ne dépare pas l'humour potache caractéristique de sa musique. Du funk à la bonne humeur contagieuse qui prend d'autant plus son sens sur scène. À commencer par les grooves imparables de Yabba dabba doo et Never miss a thing. De son fameux LP, on a aussi droit à une version longue de Heart's desire. Il interprètera également le titre éponyme de son second album (“Listen”, 2002) et lancera une jam parliamentesque (Mothership connection) en fin de concert.

 


 

En verve, bien qu'économe, aux claviers, assurant sans forcer au chant, on aurait tout de même aimé un Blackman un peu plus impliqué. Et surtout une set-list plus fournie. D'autant que Plunky & Oneness firent preuve d'une belle maîtrise des morceaux du leader. Quelques longueurs auraient ainsi pu faire place à d'autres pièces de funk qui ont fait la réputation de “l'homme aux coquillages” lorsqu'il œuvrait notamment aux côtés de Bernard Wright ou Lenny White (Haboglabotribin’, Peanut butter…). Pour consoler un public privé de rappel (couvre-feu de la salle), Blackman promit une reformation de sa dream team d'il y a 30 ans, en studio comme sur scène… On aimerait y croire, on retournera voir.
Nicolas Teurnier
Photos © Stella-K