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Chroniques / 12.07.2022

Diunna Greenleaf, I Ain’t Playin’

Longtemps prise par des tâches associatives dans le blues, Diunna Greenleaf a débuté sa carrière discographique relativement tard, en 2004. Ses trois premiers albums étaient déjà excellents, mais on savait cette superbe chanteuse capable de nous sortir un disque qui ferait date. Ce sera donc chez Little Village. 

Il faut croire que les planètes se sont alignées en faveur de ce “I Ain’t Playin’”, tout comme les satellites qui gravitent autour de la dame : Kid Andersen (guitare et bien sûr production), Jerry Jemmott (basse), Jim Pugh (claviers), Derrick “D’mar” Martin (batterie), sans oublier une section de cuivres étoffée (trombone, saxo, trompette) et des invités comme Sax Gordon et Alabama Mike. Les arrangements somptueux apportent beaucoup de relief et donnent la sensation que l’on est présent sur place, entouré des musiciens (Never trust a man, I wish I knew how it would feel to be free, I don’t care, Damned if I do). Dès lors, ainsi “mise en condition”, Diunna peut étaler toute sa palette vocale : voix contenue sur Running like the Red Cross souligné de chœurs, maturité vocale sur le soul blues If it wasn’t for the blues, registre jazzy avec Sunny day friends sur lequel elle s’essaie au scat, rage sur Damned if I do, ampleur et tension sur le blues lent Let me cry… C’est bien simple, Diunna Greenleaf fait ce qu’elle veut !

Et n’oublions pas ses compositions bien écrites, notamment l’amusant Answer to the hard working woman, et Sunny day friends qui se veut porteur d’espoir. En passant avec une totale maîtrise du blues à la soul et au gospel en faisant même un petit détour par le jazz, Diunna Greenleaf et ses accompagnateurs signent tout bonnement un disque étourdissant.

Daniel Léon

Note : ★★★★★ (Le Pied)
Label : Little Village
Sortie : 20 mai 2022