Prix de l’Académie du Jazz, les finalistes 2023
28.11.2023
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Le chanteur et multi-instrumentiste Adolphus Bell s’est éteint le 28 octobre 2013 des suites d’un cancer du poumon à l’âge de 69 ans. Né le 5 juin 1944 à Birmingham en Alabama, Bell, dont le père qui travaillait dans une mine de charbon est mort deux mois après sa naissance, est élevé par sa mère du côté de Luverne, une bourgade du sud de l’État. En 1962, sa famille s’installe à Pittsburgh en Pennsylvanie dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais c’est aussi l’occasion pour lui de s’inviter dans le monde de la musique, et ce par l’intermédiaire d’un guitariste qui va devenir mondialement célèbre, George Benson… Ce dernier a déjà son propre groupe de jazz, Bell fondant pour sa part une formation de blues, Adolphus Bell and the Upstarts, avec lesquels il se produit sur les mêmes scènes autour de Pittsburgh que Benson… Il lui arrive également d’ouvrir pour Bobby « Blue » Bland et de côtoyer des grands du jazz dont Jack McDuff, Jimmy McGriff et Kenny Burrell. Vers le milieu des années 1960, déçu par les membres de son groupe qui selon lui ne s’investissent pas assez, il met fin à l’expérience.
Ne sachant trop comment orienter sa carrière, il décide alors de ne compter que sur lui même et apprend plusieurs instruments de percussions (grosse caisse et cymbale Charleston aussi dite high hat, l’harmonica viendra plus tard) pour devenir homme-orchestre ! Après la mort de sa mère en 1970, il part pour Flint (Michigan) où il a de la famille, puis il écume le pays en passant par la Californie et le Nevada avant de se « poser » un temps à Atlanta (Géorgie). Désormais one man band accompli, il quitte Atlanta après les Jeux olympiques de 1996 et retrouve sa ville natale. Reconnaissons qu’Adolphus Bell ne serait sans doute pas sorti de son relatif anonymat s’il n’avait rencontré en 2004 Tim Duffy, qui l’engage alors dans le cadre de la Music Maker Relief Foundation. Selon un rituel connu, Bell peut ainsi enregistrer un album (« One Man Band ») et tourner dans le monde, offrant à des audiences souvent subjuguées des performances spectaculaires dans un registre peu répandu. Malheureusement, en 2009, Bell contracte un cancer du poumon, contre lequel il se battra donc durant quatre ans tout en restant actif tant que la maladie le permettra. La même année, il a eu l’honneur de la couverture et d’un bel article dans le numéro 203 (octobre 2009) de la revue américaine Living Blues, dans lequel j’ai abondamment puisé pour écrire ces lignes.
Daniel Léon