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Chroniques / 07.05.2020

Dionne Warwick, Déjà Vu – The Arista Recordings (1979-1994)

Lorsque Dionne Warwick rejoint Arista en 1979, à l’initiative de Clive Davis qui souhaitait ajouter à son écurie une artiste reconnue, elle sort d’une période peu satisfaisante. Après avoir quitté au début de la décennie Scepter et s’être fâchée avec Burt Bacharach et Hal David, son séjour chez Warner Bros s’est traduit par une dégringolade commerciale que seul le tube Then came you avec les Spinners est venu interrompre, et son dernier album n’est même pas apparu dans les classements. Sous la ferme conduite de Clive Davis, bien connu pour son interventionnisme – Warwick raconte dans le livret comment, mécontent du résultat « trop jazz », il lui a fait réenregistrer son album hommage à Cole Porter… –, les années Arista lui permettent de renouer durablement avec le succès, Grammys à la clé.

Le présent coffret – enrichi d’un très intéressant livret signé par le fan inconditionnel David Nathan – regroupe les douze albums de Warwick parus pendant cette période ainsi que 29 titres bonus dont aucun n’est inédit. Si le pari de Davis est une réussite commerciale – c’est d’ailleurs cela qui convaincra Aretha Franklin de signer quelques temps plus tard avec Arista –, les résultats artistiques sont moins évidemment convaincants. Confiée à une succession de producteurs à la mode – de Barry Manilow à Barry Gibb en passant par Luther Vandross –, Warwick se ballade dans un registre pop à l’orientation clairement commerciale – allergiques au son 1980 s’abstenir –, qui convient parfaitement à sa palette vocale. Ça marche parfois – les incontournables Heartbreaker et Thats’ what friends are for, évidemment, et aussi quelques perles cachées – mais l’ensemble s’avère à la longue (12 CD pleins à craquer) plutôt répétitif, voire soporifique, et ne concernera que les inconditionnels.

Frédéric Adrian 

Note : ★★½
Label : Soul Music
Sortie : 28 février 2020

Dionne WarwickFrédéric AdrianSoul Music