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Live reports / 11.12.2017

DEVA MAHAL

Précédé d’un EP très prometteur paru il y a quelques semaines, le premier album studio de Deva Mahal, attendu au printemps, fera sans doute partie des belles découvertes de l’année prochaine. La fille de Taj, vue sur scène cet été au sein de l’orchestre accompagnant la tournée partagée entre celui-ci et Keb Mo, était pendant deux jours au Duc des Lombards, accompagnée de ses musiciens européens (Pat Stewart à la basse, Ashton Sellars à la guitare, Benjamin Thiebault aux claviers et Alex Brajkovic à la batterie), pour en donner la primeur. Sur scène et sur la longueur, la chanteuse confirme la bonne impression faite par le EP : bonne chanteuse – à défaut d’être très distinctive –, elle a écrit, seule et avec d’autres, un répertoire original et personnel très réussi, dans un registre de R&B contemporain sans cliché à l’évident potentiel commercial. Le dernier titre du show, Snakes, présent sur le EP, pourrait même s’offrir une trajectoire tubesque hors des sentiers battus, à la Human… Si elle met en avant sa propre personnalité et ne cherche pas à se vendre en fille de…, Mahal salue quand même la musique de son père en s’emparant de Take a giant step, une composition de Carole King qui donnait son titre à l’album paternel de 1969. Derrière elle, l’orchestre est encore un peu en rodage, mais s’acquitte correctement de sa mission. Seul petit regret, peut-être parce que le public du Duc est fort calme, peut-être parce qu’elle est un peu souffrante, peut-être aussi parce que le répertoire est encore, dans sa déclinaison scénique, un peu neuf, il manque un peu de chaleur et de proximité pour pouvoir se laisser totalement emporter par la musique. Mais les promesses sont là, et le nom de Deva Mahal devrait largement circuler dans les prochains mois…

Frédéric Adrian