Les Allman Brothers continuent d’exploiter avec soin et dynamisme leurs riches archives sonores en annonçant la sortie simultanée le 16 octobre de deux nouvelles publications CD. 

Le premier disque revêt une importance historique toute particulière puisqu’il est consacré à la dernière prestation publique donnée par le groupe en présence de son guitariste-fondateur Duane Allman, victime d’un accident de moto douze jours plus tard. Capté le 17 octobre 1971 au Painters Mull Music d’Owing Mills dans le Maryland, ce concert fut enregistré de façon rudimentaire par le jeune journaliste Sam Idas qui entreprit de manière spontanée d’étrenner son tout nouveau magnétophone à micro intégré.

Ce témoignage sonore ne serait jamais parvenu jusqu’à nous si Idas ne s’était souvenu il y a quelques années de l’existence de la précieuse cassette. Ayant eu vent de l’affaire, le Manager Bert Holman commandita un long travail de restauration destiné à améliorer la qualité technique d’une source audience certes bien conservée mais malgré tout vieille de plus de 50 ans. Accompagné de photos et d’un texte rédigé par le spécialiste John Lynskey, “The Final Note” nous offre la chance d’écouter des versions brûlantes de standards tels que One way out, Trouble no more ou Whipping post, interprétées une ultime fois par les Frères dans leur line-up original.

Un bonheur n’arrivant jamais seul, l’orchestre annonce aussi la publication officielle du show donné le 19 juillet 2005 dans l’enceinte cosy du Warner Theatre d’Erie en Pennsylvanie. Piloté par un Gregg Allman en pleine forme, le groupe comptait alors en ses rangs les guitaristes Warren Haynes et Derek Trucks ainsi que les batteurs historiques Jaimoe et Butch Trucks. La spécificité du concert repose sur sa durée et la richesse de sa setlist. Le ticket ne comportant pas de première partie ce soir-là, les musiciens eurent tout le loisir d’étirer leurs improvisations.

Constitué de deux CD bien copieux, “Warner Theatre, Erie, PA 7-19-05” contient donc, outre les classiques habituels Mountain jam (exceptionnellement joué en ouverture, puis repris au milieu du set), Midnight rider ou Statesboro blues, l’excellent The high cost of low living (tiré de leur 12^e et dernier album studio de 2003, “Hittin’ The Note”), la délicieuse Melissa ainsi que deux reprises, The night they drove old dixie down du Band et Don’t think twice, it’s all right de Dylan, entonnée avec ardeur par une Susan Tedeschi qui, mine de rien, posait là les premières bases du Tedeschi-Trucks Band.