Discret depuis quelques mois, suite à ses problèmes de santé, Stevie Wonder a fait une rentrée spectaculaire en publiant deux nouvelles chansons, une sous influence go-go et hip-hop intitulée Can’t put it in the hands of fate (avec Rapsody, Cordae, Chika et Busta Rhymes) et Where is our love song (avec Gary Clark Jr.), qui n’est pas sans rappeler le Work to do des Isley Brothers.

Si aucun de ces morceaux ne semble destiné à rejoindre le panthéon des compositions wonderiennes, malgré leur charme certain, leur diffusion crée l’événement : il s’agit en effet de ses premières nouvelles chansons depuis Faith, le duo avec Ariana Grande paru en 2016 (dont il était seulement interprète), mais aussi de  ses premières nouvelles compositions depuis Have sweet dreams de 2011 co-signée avec et pour Maysa et même, (sous réserve des crédits définitifs) des premières nouvelles compositions “solo” depuis 2009 et All about the love again, paru en single. 

En plus des nouvelles chansons, Stevie Wonder a annoncé dans sa conférence de presse d’hier un nouvel album intitulé “Through The Eyes Of Wonder”… Ce n’est cependant pas un scoop : l’album est annoncé par Wonder sous ce titre au moins depuis 2014 et une interview à Billboard. En 2015, il précisait même à Rolling Stone que le disque était « terminé à 75 % » !

Pour l’instant, malgré des rumeurs récurrentes, personne n’en a vu ou entendu la trace. Il s’agit peut-être de l’album également annoncé sous les titres “When the World Began” et “Ten Billion Hearts” dans une interview de 2013 avec Associated Press, sachant qu’il a interprété en 2012 aux Billboard Music Awards une chanson inédite intitulée Ten billion hearts ainsi qu’une chanson baptisée When the world began lors d’un concert de 2015 (dont il ne semble pas exister d’enregistrement).

Cet album n’est que l’un des nombreux projets annoncés par Wonder depuis “A Time To Love” (2005). Parmi ceux-ci, un disque de gospel dédié à sa mère, “Gospel According to Lula Mae”, auquel il fait peut-être allusion dans la conférence de presse, un disque de duos avec Tony Bennett produit par Quincy Jones et un album de nouvelles versions de ses classiques réarrangées en symphonique par David Foster. Le seul disque pour lequel des séances ont été confirmées est le projet symphonique, avec en particulier un duo sur Isn’t she lovely avec Andrea Bocelli, ce qui n’est pas très engageant…

Les annonces non suivies d’effet sont cependant une spécialité historique de Wonder, de “Fulfillingness’ Second Finale”, censé contenir le reste des séances de son prédécesseur, au volume 2 de “Musiquarium”, en passant par différents titres dont il est impossible de savoir ce qu’ils recouvrent, comme “Let’s See Life the Way It Is”, situé entre “Fullfillingness’ First Finale” et “Songs in the Key of Life”.

Bref, Stevie Wonder est toujours Stevie Wonder, et le fameux disque sortira (ou pas) quand il l’aura décidé !

Frédéric Adrian