Ça vient de sortir [26 mai 2023] : D.K. Harrell, Automatic City, Seinabo Sey, Nnavy, Gaye Adegbalola, Bob Corritore…
26.05.2023
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Sa disparition est passée inaperçue. En la personne d’Ernest McLean, qui s’est éteint le 24 février 2012 à l’âge de 87 ans, nous venons pourtant de perdre un des pionniers de la guitare moderne. Mais quand on évoque McLean, on le désigne d’abord comme le guitariste attitré du parc d’attraction Disneyland en Californie, où Walt Disney l’aurait personnellement engagé peut avant de décéder en 1966. Mais il serait bien injuste et réducteur d’en rester là à son propos. Dès la seconde moitié des années 1940, ce guitariste au jeu très jazzy apparaît en effet dans le groupe de Dave Bartholomew, aux côtés du gratin des musiciens d’alors : Alvin « Red » Tyler, Herbert Hardesty et Lee Allen au saxophone, Frank Fields à la basse, Earl Palmer à la batterie, Salvador Doucette, Edward Frank et James Booker au piano, Justin Adams à la guitare. En 1949, il fait partie du combo qui accompagne Fats Domino sur The fat man, avec lequel il enregistrera d’autres titres comme Ain’t it a shame en 1956 et Blue Monday en 1959. Dans son ouvrage Rhythm and Blues in New Orleans, John Broven le désigne comme étant de loin le meilleur musicien du groupe… Très demandé, McLean travaille également avec Smiley Lewis et Lloyd Price, et s’installe donc à Los Angeles en Californie à la fin des années 1950. Lors de la décennie suivante, en 1968, on le retrouve sur l’album « Gris-Gris » de Dr. John, sur lequel il assure notamment toutes les parties de mandoline alors qu’il n’en avait jamais joué auparavant ! Bien qu’il se consacre ensuite à son job à Disneyland, Ernest McLean est bien un contributeur essentiel de la guitare contemporaine, dans les domaines du R&B, du rock and roll et du blues.