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Brèves / 03.06.2008

Décès de Bo Diddley

Bo Diddley, de son vrai nom Ellas McDaniel, s’est éteint le 2 juin à 79 ans des suites d’un malaise cardiaque. Créateur, mélangeur, opportuniste, en avance sur son temps, tous ces termes s’appliquent à Bo qui a su, dès le début des années 50, développer un style, un son, un univers, qui marqueront la musique populaire à jamais, aussi bien dans le blues, le rock que le reggae. Mélange de blues électrique, rhythm and blues gouailleur, pop sucrée et rythmes syncopés des caraïbes. Dépositaire de ce qui reste connu comme le « Diddley beat », une phrase rythmique d’origine discutée mais définitivement rendue populaire par lui, il fut aussi un grand compositeur. Bo Diddley, I’m a man et ses suites viriles en lutte avec Muddy Waters, Roadrunner, Who do you love, Pretty thing, Love is strange, You can’t judge a book by the cover, titres sauvages, mais aussi redoutables bluettes, autant de standards devenus partie intégrante de la musique populaire. Bo Diddley, c’est avant tout une affaire de sensations : un rythme prenant, envoûtant, une voix des plus évocatrices, des riffs venus d’ailleurs sur des guitares aux formes elles-mêmes surgies de nulle part, des textes originaux, des tenues de scènes ahurissantes, smoking revisités avec vestes écossaises, avant de passer aux gilets en cuir et au chapeau de shérif, les maracas de Jérôme Green, la guitare rythmique de The Duchess, richesse musicale mais formule orchestrale simple. Musique, chant, texte, danse, image, c’est de l’art total. (Christophe Mourot)