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Chroniques / 27.02.2023

Dakota Staton, All In My Mind – A Singles Collection 1954-62

Cette compilation propose, sous forme de singles et de 45-tours disséminés le plus souvent dans les LP originaux, une pertinente sélection d’enregistrements Capitol de la grande chanteuse Dakota Staton. 

Son talent lui vaut d’être repérée très tôt par Dave Cavanaugh, l’un des producteurs du label, qui lui propose de graver, fin 1954, My heart’s delight. Séduit par son dynamisme digne d’une Ruth Brown dont elle reprend quelques maniérismes vocaux, un chroniqueur de DownBeat en fera une critique flatteuse. Les dix titres suivants la montrent capable de mettre en valeur la mélodie d’une ballade avec un goût sûr et de swinguer avec aisance, mais révèlent aussi le manque d’originalité d’un répertoire convenu. 

Les choses vont changer quand le manager et ancien contrebassiste John Levy prend sa carrière en main et oriente sa production vers le jazz en persuadant les dirigeants de Capitol de publier l’album “The Late, Late Show” qui atteint la quatrième place des Pop Charts de 1957. Bénéficiant de conditions idéales (le pianiste Hank Jones et le trompettiste Jonah Jones sont dans l’orchestre), Dakota peut alors imposer sans contrainte toute la force de son identité vocale.

Suivront des albums de qualité largement documentés ici qui constituent le sommet artistique de sa carrière : “Crazy, He Calls Me” (The Party’s over), “In The Night” avec George Shearing (Confessin’ the blues), “Time To Swing” (Avalon), “Softly“ (Congratulations to someone), “Sings Ballads And The Blues” (Romance in the dark), “Round Midnight” (Hey lawdy mama)

Après la parution de “Dakota At Storyville” qui propose une version remarquable de Mean and evil, le tube de son idole Dinah Washington, Dakota quittera Capitol et se séparera de John Levy pour entamer une phase moins glorieuse de sa trajectoire personnelle. Mais ceci est une autre histoire. 

Alain Tomas

Note : ★★★★
Label : Jasmine
Sortie : 7 octobre 2022

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