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Live reports / 11.04.2018

Chris Cain

Le Californien Chris Cain est sorti de son territoire de prédilection grâce à une agence hollandaise. Et le dimanche 25 mars, le Comptoir Des Arts de Bruges, un mini café-cave tout en bois, situé dans le sous-sol d’une maison historique, accueillait les habitués et connaisseurs (90 personnes max) pour le dernier concert de la tournée. Impeccablement accompagné par le trio italien à claviers du Luca Giordano band, Chris Cain a transpiré son blues sophistiqué à la Gibson Les Paul. Son style ? Des années de pratique – il a 62 ans – à développer sa texture initiale B.B./Albert King avec des apports jazzy dignes de Robben Ford (sans ses excès) et la fréquentation de l’académie de San Jose, ville qui constitua aussi la base arrière d’Albert Collins. C’est ce mix qui en fait sa richesse. 

 

 

Longs solos certes, mais intenses – non au volume –, variés et aux accords inattendus grâce à sa formation musicale. Inspiré, il a profité de la présence du piano électrique, notamment lors du deuxième rappel : son duo avec l’organiste Hammond fut un moment goûteux. Et ce après un premier titre en solo à la guitare, un blues down home au tempo moyen et non une de ces successions de clichés boogie que nombres de praticiens se croient obliger de nous faire subir. Enfin, j’ai gardé le meilleur pour ma conclusion : la voix, son accent, la diction, ses tonalités naturelles. Fermez les yeux et vous entendrez un bluesman, non un imitateur. En soi, c’est déjà remarquable.

Texte et photos : André Hobus