Ce duo de Manchester constitué du chanteur Tyler Daley et du rappeur Kony Kon, tous deux également producteurs, avait signé un joli mélange d’influences neo soul et hip-hop, avec reliefs reggae ou new jack, sur leur album “Travel Light” (2018). Dans ce nouvel opus, l’alchimie entre le chant inspiré par Raphael Saadiq de Daley et la voix épaisse de Kony Kon fonctionne toujours autant, mais les productions se font plus dépouillées, les lignes de basses souvent jouées dans le fond du temps participant à créer une ambiance avant tout intimiste. 

À ce jeu, Children Of Zeus réussit son entreprise, notamment grâce à la collaboration du producteur Beat Butcha, comme sur l’exceptionnel No love song, confession sans triche au refrain très persuasif. Plus loin, le parfum d’un certain Brent Faiyaz se fait sentir sur Be someone, tout autant que des accords de guitare très RnB ‘90s. Malgré des compostions toujours soignées, une pointe d’ennui s’immisce ici et là, heureusement chassée par des titres affirmés comme The most humblest of all time et le vénéneux What I’m seeing. 

Hugues Marly

Note : ★★★
Label : First Word
Sortie : 4 juin 2021