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Live reports / 05.06.2010

Chicago Gospel Festival


Ricky Dillard & New Generation © Brigitte Charvolin

26e Gospel Festival, le premier sans Pam Morris qui officiait depuis 1989 comme coordinatrice du festival – un hommage bien mérité lui a été rendu sur scène juste après le concert des Caravans. La programmation demeure riche, variée et de grande qualité.


Pam Morris entourée des Carvans © Brigitte Charvolin
 

De la scène des jeunes, à la scène sponsorisée par Walgreens et à la grande scène du Jay Pritzker Pavilion, chorales, quartets, groupes, solistes et stars du gospel traditionnel ou contemporain se succèdent sans temps mort. Les maîtres de cérémonie : le Rev DeAndre Patterson, Ray Bady, ou l’inénarrable John Hannah, sosie déjanté de Spike Lee, assurent les changements de plateau avec humour et brio. Dans le cadre magnifique du Millenium Park, la communauté afro-américaine de Chicago vient en foule participer à cette grande fête. Personnalité politique comme le très populaire sénateur Jesse Jackson, artistes de gospel comme CeCe Winans ou Edwin Hawkins n’hésitent pas à monter sur scène pour dire quelques mots. Impressionnant d’entendre plusieurs milliers de personnes entonner Oh happy day pour saluer Edwin Hawkins ! Si dans toute musique vivante et d’improvisation le direct est irremplaçable, c’est d’autant plus vrai pour le gospel qui prend là toute sa dimension et au-delà du concert devient célébration. Aucun CD ni même DVD ne peut donner une idée de l’impact du direct.


John Hannah © Brigitte Charvolin


Edwin Hawkins © Brigitte Charvolin


Jesse Jackson © Brigitte Charvolin


CeCe Winans © Brigitte Charvolin

Samedi, soirée exceptionnelle qui démarre très fort avec Ricky Dillard et New Generation. Chorale à haute énergie, belle mise en place et un étonnant passage jazz swing dansé par les choristes.
Voix rugueuse, présence imposante, descente dans un public surchauffé, Darrell McFaden
perpétue la tradition des quartets.


Ricky Dillard & New Generation © Brigitte Charvolin


Darrell McFadden © Brigitte Charvolin

Kathy Taylor, après un début un peu emphatique, avec un curieux et très appuyé effet d’écho, donne vraiment toute la mesure de son talent.
L’excellent Byron Cage
, qui a chanté pour la première fois en solo à l’âge de 4 ans et dirigé sa première chorale à 10 ans, codirige avec Mark Hubbard la formidable chorale des Voices. Précision, puissance, densité sonore des ensembles, des qualités que l’on retrouve à leur paroxysme dans le Love Fellowship Choir d’Hezkiah Walker. It’s all right, scandé, repris, coupé avec de fausses fins, Grateful répété à l’infini… Hezkiah Walker a certainement offert l’un des meilleurs sets du festival.


Kathy Taylor © Brigitte Charvolin
 


Byron Cage with Mark Hubbard & The Voices © Brigitte Charvolin
 


Hezekiah Walker © Brigitte Charvolin

 Dimanche, tout le monde attendait la réunion des légendaires Caravans, et ce fut sans nul doute un grand moment. Dès la première note, le climat s’installe, avec ce côté mélodique, joyeusement swingué qui fait souvent défaut au Gospel contemporain. Simples mais belles harmonisations derrière les solistes. Certes, Albertina Walker est en fauteuil roulant et sa santé s’est dégradée, mais sa voix a encore cette sonorité profonde et incisive. De la grande Ines Andrews, impressionnante dans son Mary don’t you weep, à Delores Washington complètement habitée, témoignant avec flamme de la guérison de ses maux, en passant par Dorothy Norwood, la story teller chantant et dansant le Holly Ghost dans un état proche de la transe, les Caravans ont déchaîné le public.


The Caravans : Dorothy Norwood, Delores Washington, Albertina Walker, Ines Andrews © Brigitte Charvolin
 


Dorothy Norwood et Delores Washington © Brigitte Charvolin
 


Delores Washington © Brigitte Charvolin
 


Ines Andrews © Brigitte Charvolin
 


Delores Washington et Dorothy Norwood © Brigitte Charvolin
 

Dure tache de leur succéder, mais l’Evangel Celebration Choir de Chicago est une imposante chorale, dirigée avec talent et invention – un Amen longuement tenu en différentes harmonisations.
Hommage ensuite à deux “pioneers legends” : Elsa Harris
, chanteuse et remarquable pianiste, puis Paulette Bush, directrice de chorales à Chicago depuis près de 50 ans.


Elsa Harris © Brigitte Charvolin

Richard Smallwood, qui a commencé très tôt sa carrière (il jouait du piano à 5 ans, d’oreille) a pour ambition d’enrichir son gospel en utilisant des techniques de la musique classique. Le public, très réceptif a bien répondu à ses nombreuses sollicitations pour chanter et reprendre ses compositions.
Fred Hammond
, producteur, compositeur, musicien et chanteur couvert de Grammy Awards clôturait cette 26e édition du Chicago Gospel Festival. S’il se présente comme un chaînon entre gospel classique et gospel contemporain, c'est plutôt au second qu'il s'adonne. Il  a une présence indéniable et ses interventions en “prêche” ne manque pas de mordant, mais dommage que certaines de ses compositions soient marquées par ce bien fade “goût du jour”.
Brigitte Charvolin


Richard Smallwood © Brigitte Charvolin
 


Fred Hammond (à droite) © Brigitte Charvolin