Les vainqueurs des quatre principales catégories des British Blues Awards 2012 sont Chantel McGregor (chanteuse), Ian Siegal (chanteur) et King King (groupe et album). Rien de bien nouveau outre-Manche, et s’ils ne trustent pas cette fois toutes les plus hautes marches des podiums, les jeunes guitaristes démonstratifs (Joanne Shaw Taylor, Oli Brown) restent fortement représentés. Au bilan, ces Awards introduisent une circonspection qui vient toutefois d’ailleurs. Car que la scène du blues britannique soit aujourd’hui ainsi faite, admettons. Et surtout, si les musiciens, le public et les autres acteurs s’y retrouvent, c’est bien entendu l’essentiel. Mais quand on arrive à la dernière catégorie, censée couronner le meilleur bluesman étranger, on apprend qu’il s’agit de Joe Bonamassa. Là encore, admettons, Bonamassa est un artiste apprécié d’un large public, on ne peut le nier. Sauf que, toujours dans cette catégorie, Bonamassa l’avait déjà emporté en 2011. Tout comme en 2010. Et avant ? Ces Awards n’existaient pas. Bref, pour nos amis britanniques, le meilleur bluesman de la décennie en cours, et donc à l’échelle de notre belle planète hors Grande-Bretagne, est Joe Bonamassa. Morale de l’histoire : pour se couvrir de ridicule, les Anglais peuvent aussi être les premiers.

Daniel Léon