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Chroniques / 29.06.2022

Bobby Sparks II, Paranoia

Après avoir fait ses classes il y a près de trente ans à Dallas au sein de God’s Property, une chorale associée à la star du gospel Kirk Franklin, le claviériste Bobby Sparks a offert ses services à deux grandes institutions du jazz et du funk texan : le RH Factor de Roy Hargrove et le collectif Snarky Puppy.

Son originalité réside dans le fait qu’il utilise uniquement des claviers vintage comme l’orgue Hammond, le Fender Rhodes, le Clavinet ou le Minimoog à une époque où la plupart des claviéristes optent pour des claviers numériques. Au fil de ses collaborations avec Marcus Miller, Dean Brown, India Arie ou Lalah Hathaway, Sparks s’impose comme un maître des claviers jazz, jazz fusion, funk, gospel, R&B ou neo soul.

Ce n’est pourtant qu’en 2019 qu’il sort son premier album, “Schizophrenia – The Yang Project”, un double célébrant toutes les sensibilités musicales qui ont façonné sa virtuosité et sa maîtrise du groove. “Paranoia”suit le même cahier des charges. Sparks s’entoure à nouveau d’un casting d’invités prestigieux : Chris Potter et Keith Anderson (saxophone), John Scofield, Mike Stern (guitare), Pino Palladino, Mononeon et Hadrien Féraud (basse), Dennis Chambers et Poogie Bell (batterie), ses collègues de Snarky Puppy Michael League et Mark Lettieri ou les vocalistes Liz Wright et Chuckii Booker.

Sur plusieurs interludes, les noms de Duke, Dizzy, Bird ou Miles sont cités pour rappeler à quel point il a été marqué par l’héritage de ces géants du jazz et par l’éducation de son père musicien. Ses reprises de DMSR et Sometimes it snows in April de Prince et Goodbye yellow brick road d’Elton John trouvent aisément leur place dans cet album riche qui inscrit définitivement le nom de Sparks parmi les dignes successeurs de George Duke ou de Herbie Hancock.

Belkacem Meziane

Note : ★★★★
Label : Leopard
Sortie : 13 mai 2022

Belkacem MezianeBobby Sparks IILeopard Records