Prix de l’Académie du Jazz, les finalistes 2023
28.11.2023
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On ne le dira jamais assez, Vienne est bien plus qu’un festival de jazz. Et le théâtre antique (nous l’avons vu hier soir au Club de Minuit) ne doit pas faire oublier les autres sites… Ce samedi 2 juillet en fin d’après-midi, rendez-vous est pris au pied de la bien nommée scène de Cybèle avec le groupe Out of the blues. Voici une formation comme il en existe beaucoup en France, à peu près inconnue en dehors de sa bonne ville de Grenoble (Isère). Mais voici surtout une formation soudée qui, depuis une bonne quinzaine d’années, distille un blues sans prétention mais efficace et spontané, dont le choix dans les reprises les distingue de bien d’autres. Pour la soirée au théâtre antique en forme d’hommage à Miles Davis mort il y a vingt ans, nous retrouvons Mike Stern et Didier Lockwood. En parfaite osmose avec le public et entre eux (le bassiste Tom Kennedy et le batteur Dave Weckl les aident bien avec un soutien puissant mais souple), le guitariste et le violoniste délivrent un set exemplaire de jazz fusion. Et parfois, ils poussent même l’osmose (la fusion ?) jusqu’à sonner comme deux violons… Sensation bien différente avec Bitches Brew Beyond. Sorti en 1970, l’album de Miles « Bitches Brew » marquait son époque, enterrait le hard bop au profit du jazz fusion ou du jazz-rock, on vous laisse le choix… Pourtant, on a droit à un concert évoquant plus le free jazz, durant lesquels les solistes (pour beaucoup d’anciens musiciens de Miles), hormis le formidable batteur Al Foster, semblent peu concernés. C’est notamment le cas du trompettiste Wallace Roney (l’héritier de Miles ?), franchement irritant à force de quitter la scène après chaque chorus, avant de revenir pile à la seconde à laquelle s’achèvent les interventions de ses collègues ! Du jazz prévisible, un comble… Dimanche 3 juillet, 10 h 30, c’est l’heure de la messe. Nos pas nous mènent vers la cathédrale Saint-Maurice (dont la nef longue de 90 m et haute de 33 m est réellement écrasante, voir photo ci-contre !), où Rhoda Scott et La Velle participent à une célébration gospel. Malgré la beauté du cadre, on a toutefois plus l’impression d’assister à une messe qu’à une fête, et même si on n’a évidemment rien contre, on attendra donc ce soir pour revoir ces artistes dans un tout autre contexte.
Daniel Léon