La Blues Foundation a livré les entrées au Blues Hall of Fame pour l’année 2012. Comme d’habitude, on relève la pertinence du choix qui démontre que tous les styles, toutes les époques, toutes les origines, toutes les régions et tous les acteurs ont été considérés. Voici donc la liste des nouvelles arrivées.

– Les harmonicistes Billy Boy Arnold (né en 1935) et Lazy Lester (1933), qui jouent un rôle important depuis plus d’un demi-siècle, le premier pour le Chicago Blues, le second pour le Swamp Blues.

– Le guitariste Mike Bloomfield (1943-1981), resté célèbre pour l’émoi qu’il généra en 1965 avec le Paul Butterfield Blues Band aux côtés de Bob Dylan, pour la première fois accompagné par une formation « électrique ». Mais Bloomfield, c’était bien plus que ça, nous le savons.

– Le duo composé de la chanteuse Ella Johnson (1919-2004) et de son frère pianiste Buddy (1915-1977), dont le parcours est passé par le jazz, le blues et le R&B. Bien oubliés aujourd’hui, tous deux jouirent d’une grande popularité dans les années 1940.

– Les chanteurs et guitaristes Frank Stokes et (1888-1955) et Furry Lewis (1893-1981), acteurs essentiels de l’élaboration du blues de Memphis dans les années 1920, dont Stokes est même aujourd’hui considéré comme le père fondateur. Quant à Lewis, il sera redécouvert lors du Blues Revival dans les années 1960 (notre photo).

– Le guitariste Matt « Guitar » Murphy (1929), révélé aux côtés de Memphis Slim dans les années 1950, et qui est sans doute l’un des plus brillants instrumentistes du blues moderne, un peu à l‘instar du regretté Hubert Sumlin.

– Le chanteur, pianiste, compositeur et producteur Allen Toussaint (1938), qui figure parmi les artistes les plus influents de La Nouvelle-Orléans. Aujourd’hui âgé de 74 ans, Toussaint poursuit une brillante carrière entamée au milieu des années 1950.

– Côté albums, « Bad Influence » (1984) de Robert Cray et « Damn Right, I’ve Got the Blues » (1991) de Buddy Guy font leur apparition, ainsi que trois chansons : Pine Top’s boogie woogie de Pine Top Smith (1928), It hurts me too de Tampa Red (1940) et All your love de Magic Sam (1957). Également retenus, les livres Bessie de Chris Albertson et The Voice of the Blues: Classic Interviews from Living Blues Magazine, sous la direction de Jim O’Neal et Amy van Singel. Enfin, d’autres acteurs sont concernés pour ce cru 2012 : Pervis Spann, notoire animateur radio à Chicago qui a débuté dans les années 1950, les promoteurs allemands Horst Lippmann et Fritz Rau, fondateurs du label L+R et à l’origine de la tournée de l’American Folk Blues Festival à partir de 1962, et le compositeur Doc Pomus, qui a notamment collaboré avec Phil Spector et Lieber & Stoller.

Une cérémonie officielle se tiendra le 9 mai à l’hôtel Marriott de Memphis (Tennessee), soit la veille de la remise des Blues Music Awards dans la même ville.