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Live reports / 28.08.2009

BLUES EN LOIRE


Mac Arnold © Alain Jacquet

Programmation originale et ambiance conviviale sont les atouts majeurs de Blues en Loire. La septième édition n’a pas dérogé à la tradition. Dès le concert inaugural (et gratuit), Youssef Remadna a placé la barre très haut. Son jeu d’harmonica est toujours aussi inspiré, son humour fait mouche et son chant gagne maintenant en intensité dans un registre blues-soul raffiné. Ses accompagnateurs (Stan Noubard-Pacha, Thibaut Chopin, Simon Boyer) étaient à leur niveau habituel : insolemment parfait !


Stan Noubard-Pacha, Youssef Remadna, Simon Boyer et Thibaut Chopin © Alain Jacquet

Le soir, sous le chapiteau bondé, les Bluetones offraient un de leurs derniers concerts (ils vont bientôt muer en Boogiematics). Chacun apporte sa pierre à l’édifice, la gracieuse Agathe Sahraoui au chant jazzy mordant, Pascal Fouquet à la guitare au swing délié, Thomas Troussier à l’harmonica bien enraciné, tout comme la rythmique aguerrie.
Paul Lamb et ses King Snakes ne sont pas des habitués des scènes françaises. Il était donc intéressant d’entendre un groupe anglais aussi chevronné, réunissant de vieux routiers comme le leader (indélébilement marqué par Sonny Terry) ou le bassiste Rod Demick et de jeunes pousses comme le batteur, Mike Thorne, ou Ryan Lamb, le fils du patron né en 1986, à la guitare solo. Entre les deux, Chad Strentz, fringant quadragénaire, fait preuve d’un beau talent vocal. Très pro, avec des routines éprouvées, Paul Lamb & the King Snakes assurent un spectacle convaincant où chacun trouve son compte.


Agathe Sahraoui (derrière : Pascal Fouquet) © Alain Jacquet


Paul Lamb © Alain Jacquet

Le lendemain, c’est Marc-André Léger, un Canadien remarqué lors du tremplin de Blues sur Seine, qui ouvre avec un blues électro-acoustique, métissé de folk, de rock et aussi de jazz un genre qui semble stimuler ses accompagnateurs, un harmo et un batteur.
Ne faisant pas mentir la raison sociale de son groupe, c’est bien un "Plate Full O’Blues" que nous a servi Mac Arnold. Cet ancien bassiste du dernier orchestre de Muddy Waters a opéré ces dernières années une belle percée (méritée) sur la scène blues, servi par une voix chaude et qui ne craint pas de s’impliquer dans des textes autobiographiques ou engagés socialement. Son jeu de guitare, approximatif mais excitant, trouve son meilleur emploi lorsqu’il joue en slide sur la guitare bidon (d’huile !) qu’il s’est bricolé. Derrière, le groupe fait bloc en privilégiant la guitare nerveuse (mais pas énervée) d’Austin Brashier.


Marc-André Léger © Alain Jacquet


Austin Brashier et Mac Arnold © Alain Jacquet

C’était le point d’orgue d’un festival qui fut évidemment dédié à la mémoire de Dominique Billerault, son créateur et son âme, dramatiquement disparu en mai dernier. Grâce à lui le blues a depuis longtemps pris ses quartiers sur les bords de Loire, pas seulement le temps du festival, mais tout au long de l’année grâce aux concerts du Chat Musiques (à surveiller sur www.lechatmusiques.com). Seule consolation, le flambeau n’est pas près de s’éteindre grâce à Elisabeth et tous ses amis.
Jacques Périn

PS : Mon complice Alain Jacquet me dit que j’ai oublié de mentionner la bonne prestation "off" de Lonj, bien vite rejoint par Youssef, et l’apparition bienvenue, au bar, du pouilly fumé aux côtés des classiques sancerre et du côteau charitois !


Youssef Remadna et Lonj © Alain Jacquet