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Chroniques / 28.03.2023

Billy Valentine And The Universal Truth

Figure de la scène soul des années 1980 avec les Valentine Brothers – la version originale de Money’s too tight to mention, en particulier –, Billy Valentine s’était fait discret depuis la fin du duo (en dehors d’un album personnel sorti en 2017 et passé inaperçu, “Brit Eyed Soul”), mettant sa plume et sa voix au service des autres, de Ray Charles aux Neville Brothers en passant par… Sylvie Vartan. 

Produit par le fils de Bob Thiele (avec qui il collabore régulièrement depuis des années) et publié sur le label Flying Dutchman ressuscité pour l’occasion, ce nouvel album fait donc l’effet d’une (re)découverte majeure. Accompagné d’une impressionnante liste de pointures – les légendes James Gadson et Pino Palladino, les jeunes loups ­Immanuel Wilkins et Joel Ross, notamment, ainsi que le pianiste Larry Goldings dont les claviers constamment inspirés font office de fil rouge musical tout au long du disque –, Valentine relit à sa façon quelques-unes des plus grandes pages de la soul engagée des années 1960 et 1970, de Curtis Mayfield à Stevie Wonder, en passant par Prince et Eddie Kendricks (le peu courant My people… hold on).

Le résultat, constamment inspiré, évoque les meilleurs disques de Gil Scott-Heron et Leon Thomas, tous deux explicitement cités – un superbe Home is where the hatred is pour le premier, un profond The creator has a master plan pour le second – sans pour autant que Valentine tombe dans le piège de l’imitation. Le classique Wade in the water vient rappeler l’importance de la dimension spirituelle dans les luttes sociales et politiques des années 1960 et 1970, avant que le disque se conclue sur une lecture inspirée du The world is a ghetto, électrifié par la guitare de Jeff Parker. Une réussite sans faille et un disque qui devrait faire date.

Frédéric Adrian

Note : ★★★★★ (Le Pied)
Label : Flying Dutchman-Acid Jazz
Sortie : 3 avril 2023

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