;
Live reports / 08.07.2013

Bilal

Petit public – la faute à des tickets beaucoup trop chers – mais grand enthousiasme pour la seule date française de Bilal suite à la parution de l’album “Love Surreal”. Après une courte introduction jazz funk assurée par son orchestre (quatre musiciens et deux choristes), c’est essentiellement au répertoire de ce nouveau disque que se consacre Bilal, au fil d’un show particulièrement intense.

Théâtral, Bilal évoque Prince dans sa façon de diriger d’un geste ses musiciens, d’interrompre ou de prolonger selon son humeur chaque interprétation et d’interpeller un public conquis dès les premières notes, d’autant que les prestations vocales de l’artiste sont à la hauteur de ses enregistrements, et que son falsetto, digne des plus grandes voix soul historiques, atteint des niveaux stratosphériques.

 

 

 

 

Si le concert proprement dit, qui se termine sur une belle version de son “tube” Soul sista, ne dure qu’une petite heure, il est complété de longs rappels très mérités. À l’occasion de son dernier retour sur scène, Bilal donne une version proprement stupéfiante de Slipping away, un titre de son dernier album, qui se déploie dans une longue improvisation vocale au cours de laquelle le chant se mue en cri et les paroles en onomatopées, laissant le public proprement sidéré. Visiblement marqué par une performance d’une intensité rare – les regards qu’échangent les musiciens confirment le caractère exceptionnel du moment –, Bilal décide d’aider les spectateurs à redescendre en reprenant un titre plus léger, West side girl, déjà joué en début de set mais réinventé ici en quasi-disco, offrant ainsi au public un final ludique à un concert qui risque de faire partie des soirées marquantes de l’année 2013.

Frédéric Adrian

Photos © Fouadoulicious