Brittany Davis, Black Thunder
24.07.2025
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Les fans de Big Dave Reniers rêvaient d’un nouveau disque de leur héros, les voici comblés. Pour les autres, c’est le moment de rejoindre ceux qui le suivent depuis le mythique groupe Electric Kings, le non moins mythique disque “Saturday Night Rub” d’Elmore D en 2001, et qui guettent la moindre de ses apparitions pour profiter de son chant superbe et de son jeu d’harmonica aussi parcimonieux que juteux, qui font de lui un James Harman européen et même plus que ça, un artiste à part. Car, outre les qualités précitées, il a une vision et une pratique du blues qui lui sont propres, qui lui font élargir les frontières du genre, tout en gardant un cachet traditionnel et authentique.
Ici, il bouscule les codes dès le premier titre Never love again, avec ses harmonicas accordés spécialement en (très) grave. Il reprend plus loin le même morceau dans une version plus rapide. Lonesome a également une ambiance spéciale et particulièrement mélancolique. La reprise du Screwdriver de Billy Bizor est électrique quand l’original ne l’était pas. Le shuffle Dig you baby et le blues jazzy When you go to sleep laissent penser que James Harman est ressuscité, chant et harmonica. This work semble issu d’un passage de Bo Diddley dans une messe gospel.
Amplifiés ou non, les harmonicas ont des références, un son et un placement merveilleux, formidablement confirmés dans le titre final Blues jumps in en solo voix et harmo. Les Dutchmen sont impressionnants de justesse et de bon goût et l’instrumental Daring Haring emmené par le guitariste Misch Den Haring, secondé par les frères Ciggaar (basse-batterie) et l’organiste Roel Spanjers est une cerise sur un gâteau dont on reprendra volontiers un morceau.
Christophe Mourot
Note : ★★★★★ (Le Pied!)
Label : Naked
Sortie : 11 avril 2025