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Live reports / 10.04.2013

Big Daddy Wilson

Depuis l'année dernière, Big Daddy Wilson a changé de garde rapprochée. Complètement. Mais sans sacrifier la qualité. Remplacer un guitariste aussi subtil que Michael van Merwyk aurait pu faire regretter le bel équilibre entendu lors du festival Blues au 13 dans le Sud parisien début 2012. C'est sans compter que ce soir au cœur de la capitale, Wilson s'appuie sur un autre orfèvre de la six cordes, le Suédois Staffan Astner. Sur Telecaster ou à l'acoustique, capable de mêler avec fluidité un phrasé en arabesques à des tirés Albertkinguiens, ce complice de tous les instants enchaîne les bonnes idées en utilisant à bon escient toute la longueur de son manche, y compris lors de solos goûteux comme sur ce This is how I live d'autant plus poignant.

 

 

 

De l'autre côté de la scène se tient Sven Lindvall, sa basse et son touché félin. Si l'on sait que les deux hommes sont aussi les producteurs du nouvel album de Wilson, le fort recommandable “I'm Your Man” (Dixiefrog), on ne s'étonne pas que tout coule de source chez ce trio. À la manière d'un Eric Bibb dont il s'inspire directement (et avec qui Astner s'est aussi illustré), Wilson sait donner du corps à ses compositions dans un climat feutré et chaleureux. Son chant sûr et très expressif y est pour beaucoup, c'est cette sensibilité que l'on retrouve dans son jeu de percussions et dans une moindre mesure lorsqu'il s'empare d'une guitare acoustique… ou d'un diddley bow pour le morceau Baby's coming home again qu'il ponctue d'un riff aussi minimaliste qu'irrésistible. Du nouvel album, on retient aussi de belles versions de Travelin' blues, de I wanna be your man et de Show dog ; des précédents, un Who's dat knocking entêtant ou encore un Love is the key en guise de rappel repris en chœur – timidement mais sûrement – par le public. Sur la scène blues d'aujourd'hui, Big Daddy fait son nid.

Nicolas Teurnier

Photos © Cutymike