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Live reports / 26.10.2015

Big Daddy Wilson

Après une première partie assurée avec entrain par l’harmoniciste Greg Lamazères, Big Daddy Wilson et sa troupe investissent la scène. Un bluesman dont le répertoire relève aussi bien de la soul que du gospel, et qui fait illusion le temps d’une poignée de morceaux (signés de lui-même ou d’Eric Bibb) renvoyant à sa chère Caroline du Nord [de nombreuses présentations en ligne parlent de la Caroline du Sud concernant le chanteur, mais c’est bien à la Caroline du Nord qu’il fait fréquemment référence], aux champs de tabac de son enfance, à sa famille restée au pays. Des titres pour la plupart extraits de son dernier album en date, “Time” (Dixiefrog). Du charisme, une voix profonde et un groupe correct, recruté en Italie. Las, l’ambition artistique s’effiloche à mesure que la montre tourne. Des conversations de plus en plus nombreuses et audibles se font entendre dans l’assistance. Sans doute conscient de cette mauvaise pente, Wilson décide d’attraper le public par le bras en l’invitant à participer, de la manière la plus traditionnelle qui soit et sans grande conviction. Il cède ensuite la place à ses partenaires, qui poussent tour à tour la chansonnette, sans démériter mais sans briller non plus. L’affaire semble mal engagée. Jouant alors son va-tout, le bluesman s’adresse aux jambes de l’assistance et se lance dans un inexplicable pot-pourri de tubes soul, funk et disco des années 60-70, des Jackson Five à Ben E. King en passant par James Brown. Le blues s’est fait la malle, le propos est hors sujet et le cœur n’y est pas. Les âmes venues chercher le salut ou l’illumination sont reparties bredouilles.

David Cristol

Line-up : Big Daddy Wilson (vo), Roberto Morbioli (g), Paolo Legramandi (b), Nik Taccori (dm).

 


© Emmanuel Deckert