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Live reports / 18.07.2014

Bettye LaVette

Première date d’une courte tournée européenne (avec une étape sétoise quelques jours plus tard) pour Bettye LaVette et première soirée pour le prometteur Black Summer Festival du Cabaret Sauvage, qui accueille cette année, entre autres, aussi bien Taj Mahal que George Clinton ou Fred Wesley.

Devant une salle bien remplie mais très sage, c’est le chanteur français Almo, qui vient de sortir un nouvel EP après plusieurs années de silence, qui ouvre la soirée par un court set en formule piano-voix reprenant pour l’essentiel des titres de ce nouveau disque. Vocalement très au point dans un registre très personnel, il souffre néanmoins d’un certain manque de présence, d’autant que les chansons se succèdent sur des tempos quasi similaires. Nul doute qu’une formule moins dépouillée mettrait mieux en valeur la qualité de son écriture et de son chant.

 


Almo

 

Pas de problème de ce genre pour Bettye LaVette, qui se produit avec son équipe habituelle : seul le bassiste a changé depuis son dernier passage parisien fin 2012, et deux de ses musiciens l’accompagnent maintenant depuis plus de dix ans ! Sans nouveau disque à promouvoir, elle en profite pour revisiter quelques titres plus anciens dont certains n’avaient plus fait partie de ses concerts depuis longtemps, remontant même jusqu’à son premier disque, My man (He’s a loving man), paru en 1962. Rappelant l’importance qu’a joué pour sa carrière, au début des années 2000, la publication par un label français des titres de son album Atlantic resté inédit pendant trois décennies, elle en interprète plusieurs extraits, parmi lesquels une version réarrangée du Heart of gold de Neil Young. Le reste du répertoire de la soirée puise largement dans les différents albums parus depuis une dizaine d’années, avec l’addition d’une belle reprise du Blackbird des Beatles, qui pourrait bien figurer dans son prochain disque.

 

 

 


Alan Hill (kbd), Darryl Pierce (dm), James Simonson (b), Brett Lucas (g), Bettye LaVette

 

Si l’habitué des concerts de Miss LaVette (que je suis !) sait désormais à quoi s’attendre en terme d’intensité de sa part, impossible de résister aux talents de tragédienne dont elle fait preuve sur des titres comme Love reign o'er me ou Souvenirs, qui confirment qu’elle est sans aucun doute l’une des plus grandes interprètes de sa génération. Sans surprise, c’est une standing ovation qui acclame Bettye à l’issue du I do not want what I haven't got a cappella qui clôt le concert.

 

 

 

 

En attendant un nouveau disque, Bettye LaVette devrait être de retour pour quelques dates françaises au mois d’octobre. Ceux qui passeront à côté ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes !

Frédéric Adrian
Photos © Fouadoulicious