Constant dans ses publications comme dans ce style musical singulier difficile à ranger dans une simple catégorie, ce groupe lyonnais nous réjouit en publiant un nouvel album à l’approche de l’été. Si vous n’avez aucune idée de ce à quoi ressemble sa musique, attaquez donc ce quatrième opus par Hell below, sa version revue et corrigée du classique de Curtis Mayfield, ou avec cette géniale cover de Chuck Berry (Downbound train) que ce combo inventif interprète avec truculence… et sans aucune partie de guitare. 

Si l’imagination d’Eric Duperray et d’Emmanuel Mercier, la paire fondatrice du quartet, semble débordante, le groupe depuis ses débuts s’en tient à de courts albums. De ceux qu’on remet rapidement au début. Court, mais rempli à ras bord d’instruments plus ou moins habituels (contrebasse, guitares, batterie, berimbau, sitar, bongos…), de textures sonores et d’effets multiples que ces musiciens maîtrisent à la perfection (boîtes à rythmes modulaires, claviers analogico-spatio-funk, reverb et flanger à gogo…). Sur ces 8 titres tout frais, une pincée de compositions originales et son lot de reprises qui nous éclairent toujours plus sur les influences plurielles et approfondies des loustics. En plus des deux monuments déjà cités, vous y retrouverez les fantômes de Lonnie Smith, Mamie Perry & Gus Jenkins Orchestra et Roy Budd. Succulentes relectures et cette idée d’un groove axial qui reste au centre de la démarche.

Électricité psyché et tourbillonnante à écouter fort, blues au swing exotique, vraie-fausse BO de série B fifties, funk spectral, de John Lee Hooker à Pierre Henry, vous aurez deviné que l’univers d’Automatic City ne s’arrête pas à un simple mot-clef dans la barre de recherche des sites de streaming. Voilà pourquoi on vous conseille vivement d’aller chercher votre copie chez votre disquaire favori et de la ranger où bon vous semble dans votre discothèque.

Julien D.

Note : ★★★★½
Label : Wita
Sortie : 25 mai 2023