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Live reports / 26.06.2021

Antiloops, New Morning, Paris

12 juin 2021.

« Enfin ! » : ce cri du cœur d’une spectatrice quand s’ouvre la porte des coulisses est évidemment partagé par le public et les artistes présents ce soir au New Morning, au point que Ludivine Issambourg, sous le coup de l’émotion, soit obligée de revenir sur ses pas pour récupérer ses flûtes oubliées ! Après son excursion en solo – suite à son album hommage à Hubert Laws –, la musicienne retrouvait ses partenaires de jeu au sein d’Antiloops – le bassiste Timothée Robert, le clavier Nicolas Derand et le batteur Julien Sérié – pour deux sets consacrés au répertoire des deux albums du groupe. Si les contraintes horaires encore en vigueur imposent des contraintes sur la durée des sets, l’intensité de la prestation permet vite de les oublier et de se laisser emporter par la musique.

Parfois classé un peu rapidement dans le jazz électro, le groupe évite sans difficulté les clichés du genre, grâce à un répertoire original accrocheur, aux interactions quasi télépathiques des musiciens et à leur engagement viscéral dans leur musique, dont témoigne le langage corporel de Ludivine Issambourg, qui semble parfois à la limite de la transe. L’exigence musicale ne passe cependant pas par un esprit de sérieux excessif : Issambourg ne manque pas de préciser que le titre original de la ballade Castor, amputé pour faire plaisir à la maison de disque, était « Ce n’est pas facile d’être un castor quand on n’a pas de dents », tandis que Timothée Robert vient expliquer que Misty n’est pas une référence au standard du même titre, mais un hommage au lapin de son ex…

Dans le second set, le groupe témoigne de sa volonté d’ouverture en accueillant sur scène la danseuse de flamenco Nati James, avec qui Issambourg avait collaboré il y a quelques mois. Outre l’aspect visuel, James s’intègre dans le son de l’ensemble grâce à une planche sonorisée, occasion d’un beau duo percussif avec le batteur. L’ensemble donne une impression de créativité et de vivacité qui ne peut que réjouir, après ces mois de privation, l’amateur de musique vivante.

Texte et photos : Frédéric Adrian

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