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Brèves / 31.01.2015

Angoulême aux couleurs du blues

Le festival international de la bande dessinée d’Angoulême bat actuellement son plein et s’achèvera demain dimanche 1er février 2015. Cette quarante-deuxième édition nous intéresse tout particulièrement car, nous le savons, elle est marquée par des opérations autour de la BD Love in Vain (Jean-Michel Dupont et Mezzo, éditions Glénat) qui retrace le parcours de Robert Johnson. La journée d’hier (vendredi 30 janvier) pourrait presque être qualifiée de « Blues Day ». En effet, dans toutes les rues de la zone piètonne du centre-ville, les hauts parleurs crachaient du blues et encore du blues, de Sonny Boy Williamson I à Muddy Waters, T-Bone Walker, Elmore James et Little Walter, en passant évidemment par Robert Johnson.

Il importait également de faire le détour par le théâtre municipal qui accueillait l’exposition Le Démon du blues, avec certes des œuvres de Mezzo, mais aussi de trois autres maîtres dessinateurs que le blues fait vibrer, Frantz Duchazeau, Steve Cuzor et Robert Crumb. Les banderoles en grand format au premier niveau et les planches autour de la salle de spectacle constituent déjà une belle mise en bouche. Mais la plus grande partie de l’exposition est installée dans un doux dédale de salles voûtées en pierre de taille qui donnent un relief supplémentaire aux illustrations pour la plupart en noir en blanc. Un voyage silencieux dans le monde du blues servi par des images suffisamment évocatrices pour se passer de musique.


L. C. Ulmer pendant la balance.

Mais le soir, cette musique va reprendre ses droits et envahir les travées de la grande salle du théâtre dont les sept cent trente places très vite trouvé preneurs, puisque la soirée affiche complet depuis trois semaines… Nul doute que pas un seul des heureux élus n’aurait imaginé vivre un aussi beau moment. Je n’entrerai pas ici dans le détail car je publierai demain un compte-rendu détaillé des concerts dans notre rubrique « Live Reports ».


"Kingfish" pendant la balance.

Mais le vétéran L. C. Ulmer (quatre-vingt-six ans) et le « gamin » Christone « Kingfish » Ingram (de soixante-dix ans son cadet), aidés par Mezzo, à gauche de la scène, qui nous gratifiait de dessins réalisés en « live » et projetés sur écran géant à l’arrière-plan, nous ont offerts un spectacle de rêve. À propos de rêve, on espère évidemment qu’il se poursuivra pour la BD Love in Vain qui fait partie de la sélection officielle des ouvrages en compétition. Verdict et proclamation du palmarès demain.
Texte et photos : Daniel Léon