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Chroniques / 21.05.2020

Andrew Alli, Hard Workin’ Man

On tient une révélation. Une vraie. À 32 ans, ce chanteur et harmoniciste de Richmond, Virginie, signe un premier album de rêve. Jeu d’harmonica plein de maîtrise et de justesse, voix chaleureuse et expressive (car Alli est aussi un remarquable chanteur), textes malins souvent autobiographiques, répertoire varié, groupe en totale osmose, rarement premier disque m’aura fait un tel effet !

Véritable talent naturel, le leader impressionne par son aisance et sa capacité de faire la synthèse de ses influences, avec un son vibrant typé “Mississippi saxophone” (AA boogie, Chrom-A-Thick, Easy going man), des variations et des nuances (Walters sun, So long) ou un peu plus d’énergie si nécessaire (Texas woman, Walkin’ down). Mais comme écrit plus haut, le groupe qui l’entoure est exemplaire alors que les tempos et les registres changent beaucoup : la souplesse et l’acuité des musiciens font merveille sur le shuffle Good things, sur Going down South avec sa slide et son piano aux accents de rumba, alors que Walters sun et One more chance sont légèrement jazzy. 

À l’instar de son jeu d’harmonica, on sent différentes sources d’inspiration dans sa musique (Chicago blues, jump blues, East Coast blues), mais sa grande force est d’en tirer le meilleur pour se forger un style déjà bien à lui. Imparable et sans faille… Alors que tant d’autres s’efforcent d’explorer des pistes prétendument novatrices mais surtout hasardeuses, Andrew Alli nous démontre à la fois simplement et brillamment que le blues de 2020 coule de source et se suffit entièrement à lui-même.

Daniel Léon

Note : ★★★★★ (Le Pied)
Label : EllerSoul
Sortie : 20 mars 2020

Andrew AlliBig Jon AtkinsonbluesEllerSoul Records