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Brèves / 23.03.2002

André Prévos nous a quitté

C’est avec une profonde émotion et une grande tristesse que nous apprenons le décès de notre ami André Prévos.

Les lecteurs de Soul Bag savent avec quelle érudition et ouverture d’esprit il nous tenait informé de l’actualité littéraire du blues en particulier, mais aussi, plus largement, de la musique populaire américaine.

Dès 1982 nous avons publié ses premières chroniques et, durant 20 ans, il n’est pas de numéro auquel il n’ait collaboré. Toujours à l’affût de la dernière parution, rien n’échappait à sa vigilance. Il m’avait dit un jour posséder autant de livres que de disques.
Né en 1948 à Rochefort-sur-Mer, après un solide cursus universitaire, il s’établit aux Etats-Unis où il fut professeur de français à l’Université d’Iowa, puis de Pennsylvanie. Amateur de blues depuis 1966, il fit des études et des recherches avec Harry Oster de 1974 à 1981.
Outre ses activités professorales et journalistiques, il participait à de nombreux colloques partout dans le monde, y compris en Chine. En septembre 2000, il avait fait une communication sur le thème « la langue des rappeurs : paroles et argot noir américain » lors du colloque international de Metz, « Le texte dans la musique populaire afro-américaine ».

André est mort d’un infarctus, durant son sommeil, le 14 mars dernier. Il avait 54 ans.
Dans quasiment chaque numéro de Soul Bag, nous évoquons les disparitions d’artistes qui quelquefois nous sont chers. Lorsqu’il s’agit d’un proche collaborateur, la peine est ressentie beaucoup plus vivement et directement. « Pour sûr », selon son expression.
Dans le prochain numéro de Soul Bag, vous trouverez les dernières chroniques qu’il nous avait fait parvenir, ainsi qu’une notice nécrologique de Dave Van Ronk dont il avait tenu à saluer la mémoire.
Aujourd’hui c’est la sienne que nous honorons.