Peu à peu, les États du sud des USA gomment les traces de leur passé esclavagiste. Ce mouvement, qui a pris une ampleur sans précédent depuis la mort de George Floyd en 2020, conduit de nombreuses mairies à déboulonner les statues édictées en hommage aux chefs du mouvement confédéré, ou à renommer des rues, des parcs ou des bâtiments publics.

C’est dans ce cadre que le conseil municipal de La Nouvelle-Orléans a décidé jeudi dernier, à l’unanimité, que le Robert E. Lee Boulevard, cette artère longue de plus de 7 kilomètres qui relie les quartiers de Lakeview et de Gentilly, s’appellerait dorénavant l’Allen Toussaint Boulevard. Un choix logique quand on sait à quel point le producteur, pianiste et compositeur décédé en 2015 a contribué à la renommée internationale de sa ville.

Souhaitons que ces initiatives ne s’arrêtent pas là, les pouvoirs publics américains, déjà peu portés sur l’introspection mémorielle, n’accordant pas encore la place qu’elle mérite à la culture afro-américaine, quel qu’en soit le domaine.  

Photo : La Nouvelle-Orléans, 4 mai 1990. © Stéphane Colin