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Live reports / 15.02.2011

Ain’t That Lovin’ You Baby – Symposium sur Jimmy Reed

Dominican University, en prolongeant son initiative Blues and the Spirit, sait exploiter la richesse sous-jacente de Chicago, où réside encore une bonne partie des familles des grands du blues ; ces descendants créent souvent des fondations ayant pour but à la fois de récupérer des royalties jamais distribuées et de célébrer les contributions d’illustres artistes. Le 15 février dernier, c’était le tour de Jimmy Reed dans le cadre d’une soirée exceptionnelle en partenariat avec la Jimmy & Mary Reed Foundation (www.jimmyandmaryreedfoundation.com).

L’occasion venait à point nommé puisqu’un journaliste ami de la famille Reed, Steven Lattimore, avait tout juste achever un documentaire de 28 minutes, The Jimmy Reed Experience, comportant notamment de récents entretiens avec B.B. King. Le film, projeté en avant-première, illustre également bien le comeback de Reed à Austin, survenu grâce au club et label texan Antone’s en 1976, juste avant son décès.

Fait rare à signaler, la présentation fut confiée à l’aînée de la famille, Loretta, devenue pasteur pentecôtiste ! Le panel réunissait du beau monde : entre autres Lonnie Brooks, qui a été chauffeur et émule de Jimmy, ou encore Chuck Barksdale, membre du groupe mythique The Dells ainsi que complice de Reed dans les studios Vee-Jay. On eut droit à d’émouvantes anecdotes sur le Jimmy Reed bon père de famille, regardant des dessins animés avec ses enfants, jurant d’arrêter de boire, l’alcool calmant en fait ses crises d’épilepsie.

Place ensuite à la musique avec une réunion unique en son genre : James Reed, Jr., à la guitare acoustique et l’harmonica, sait interpréter les succès de son père avec qui il avait d’ailleurs enregistré. Pour endosser le rôle de Mama Reed, qui soufflait naguère les paroles à son mari, leur fille Rose, excellente chanteuse, qui se produit aussi sous son nom à Chicago. Et pour combler un manque, celui sans qui l’étincelle ne pouvait totalement se produire, Eddie Taylor, Jr., qui joue toujours sur la guitare de son père et a brillamment assimilé son style.

Jacques Lacava