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Live reports / 16.01.2010

ACOUSTIC BLUES NIGHT

Ils font de plus en plus fort à Tremblay ! Pour le premier concert de blues de l’année, quatre groupes français électro-acoustiques étaient programmés dès 19 heures. Que croyez-vous qu’il arrivât ? Salle comble du début et jusqu’au final à plus d’une heure de matin !


Bastien Blackberry © Miss Béa

Retardé, je n’ai pu voir que la deuxième moitié du set de Blackberry & Mr. Boo-Hoo, et c’est bien dommage. Le duo composé d’un guitariste et d’un chanteur-harmoniciste pratique un blues très roots, dans la mouvance Bo Weavil/Stinky Lou & The Goon Mat. C’est très pêchu, avec un chant bien affirmé, et très impressionnant avec cette rythmique assurée "pédestrement" par les deux compères installés sur des caissons en bois. A revoir d’urgence !


Frankie Boo-Hoo © Miss Béa

Ce n’est pas par hasard si Bourbon Street existe depuis si longtemps et a déjà produit cinq albums. Pourtant, leurs passages en région parisienne sont rarissimes. On était donc curieux de voir enfin le groupe dans sa formule acoustique. Cyril Menet se concentre sur ses guitares, avec un beau jeu léger et expert, tandis qu’Eric Vacherat joue les parties rythmiques, chante et raconte des histoires de blues. Ils proposent un beau voyage spacio-temporel, entre Chicago et Mississippi, Caroline et Louisiane, rendant hommage à Robert Lockwood, Blind Blake, Elmore James ou Charley Patton. Mais les deux originaux ne manquaient pas de classe non plus.


Bourbon Street : Cyril Menet et Eric Vacherat © Miss Béa

Les tartines de l’entracte, accompagnées de leur verre de vin, aidèrent à poursuivre le marathon…

Les Drinkhouse Preachers ont des airs de Blues Conspiracy, en incluant, en version acoustique, Alain "Leadfoot" Rivet et Neal Black, sans Nico Wayne Toussaint mais avec Pat Boudot Lamot et Stan Noubard-Pacha (ce dernier remplaçant le titulaire, Fred Chapellier, monopolisé par Jacques Dutronc). J’avoue que la bonne surprise est venue de Neal Black, pratiquant la guitare (et le banjo) avec un jeu inspiré, jazzy avec des accents manouches et chantant d’une voix abrasive comme du papier de verre. Sinon, le blues cédait souvent le pas à la country et Stan est resté trop sous-employé.


Drinkhouse Preachers : Stan Noubard-Pacha, Neal Black, Alain Rivet, Pat Boudot-Lamot
© Miss Béa

Nico Backton & The Wizards of Blues présentaient la formation la plus étoffée, avec une rythmique admirable d’élégance et un harmoniciste très démonstratif. Très charismatique, le leader – fin guitariste et sans doute le meilleur chanteur de la soirée – puise avec érudition dans le répertoire pre-war, mais sans oublier de rendre un bel hommage à R.L. Burnside ou dédaigner le classique Everyday I have the blues. Après deux rappels, le concert se concluait par une standing ovation méritée.
Jacques Périn


Nico Backton © Miss Béa