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Brèves / 21.01.2015

ACADÉMIE DU JAZZ, MILLÉSIME 2014

Comme chaque année, l'Académie du Jazz a attendu le début de l'année pour décerner ses prix aux meilleurs enregistrements de l'an passé. Appelé en renfort par le président François Lacharme, Nicolas Teurnier a présenté les prix Blues et Soul. Ce dernier revenant à Mali Music pour "Mali Is" (voir Soul Bag 216), l'emportant devant Leela James ("Fall For You") et Liv Warfield ("The Unexpected"). Côté blues, le Robert Cray Band était enfin distingué pour "In My Soul" (Provogue) devant Dave Specter ("Message In Blue") et Vaneese Thomas ("Blues For My Father").

Finaliste du prix du livre de jazz, la BD Love In Vain de Mezzo et J.-M. Dupont, s'inclinait devant Une Histoire du Jazz en France de Laurent Cugny et Tal Farlow, un accord parfait de J.-L. Katchoura avec Michele Hyk-Farlow.

Les prestations live qui ponctuent la cérémonie en sont les moments forts. On a pu apprécier Daniel-Sidney Bechet avec Jean-Baptiste et Olivier Franc (en écho au coffret "Sidney Bechet In Switzerland", prix de la meilleure réédition, ex-aequo avec Patrick Frémeaux pour l'ensemble de ses rééditions jazz), mais aussi la chanteuse Sinne Eeg (prix du jazz vocal pour "Face The Music"), le contrebassiste Stéphane Kerecki (prix du disque français pour "Nouvelle Vague"), le pianiste John Taylor (prix du musicien européen, ex-aequo avec Michael Wollny) et, en finale, Tchavolo Schmitt (prix du jazz classique pour "Mélancolies d'un soir").

Absents physiquement, la trompettiste Airelle Besson (prix Django Reinhardt) et Robert Cray avaient fait parvenir un message vidéo, mais c'est celui d'Ambrose Akinmusire (Grand Prix de l'Académie pour "The Imagined Savior Is Far Easier To Paint") qui allait surprendre et émouvoir : au piano, le trompettiste improvisait une longue pièce sombre, caressant périodiquement son clavier d'un "post-it" portant le nom d'une des victimes de la tuerie de Charlie Hebdo. Un hommage qui se poursuivit forcément avec l'évocation de Cabu, un habitué des remises de prix de l'Académie. Une bonne centaine de ses dessins jubilatoires de musiciens ou d'orchestres, admirablement montés sur le Jumpin' jive de Cab Calloway, fut saluée par une longue et vibrante standing ovation.

Jacques Périn