;
Chroniques / 31.05.2021

Shelley FKA DRAM, Shelley FKA DRAM

De la gueule et des tripes, du fun et du funk, une manière de cultiver un groove diabolique qui suinte par tous les pores des instruments… Shelley Massenburg-Smith serait-il l’un des grands héritiers de l’univers de George Clinton ? En tout cas, son alter ego DRAM (pour “Does Real Ass Music”) a de quoi faire paniquer Sir Noze et tous les adeptes des cloisons bien étanches.

Si “Big Baby DRAM” lui avait permis de percer en 2016 sur un terrain plus hip-hop, ce deuxième album le voit appuyer fortement sur la dimension soul funk qui lui est chère. Avec son chant faussement paresseux, des chœurs généreux, une basse protubérante et un jeu collectif intense (Pino Palladino, Ivan Neville et Chad Smith sont notamment de la party), Shelley s’inscrit joyeusement dans le sillage des Bootsy Collins, Shock-G et autres OutKast.

Les Isley Brothers aussi ne sont pas loin (ces puissants slow jams avec Summer Walker et H.E.R.) et on oublie vite quelques passages moins inspirés comme ce rendez-vous manqué avec Erykah Badu. Parce qu’en se refermant sur les fumants Cooking with grease, Remedies et Rich & famous, le banquet dégage une forte odeur de reviens-y. 

Nicolas Teurnier

Note : ★★★½
Label : Atlantic
Sortie : 30 avril 2021

Atlantic RecordsNicolas TeurnierShelley FKA DRAMSoul Bag 243