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Live reports / 14.02.2014

The Como Mamas

La distance qui sépare le restaurant de la Maroquinerie et l’église de Como, dans le Mississippi, où elles chantent habituellement, n’est pas que géographique, mais l’enthousiasme des Como Mamas n’a pas été loin de transformer le public d’invités venus fêter ici l’ouverture de l’étape parisienne du festival Les Nuits de l’Alligator en fervente congrégation !

Il faut dire que les trois chanteuses découvertes par Daptone n’ont pas besoin de grand-chose pour faire passer le frisson. Disposée autour d’un micro unique (et superflu), Ester Mae Smith, Angela Taylor et Della Daniels se contentent d’un jeu de scène minimaliste pour accompagner leur répertoire essentiellement traditionnel. Seuls quelques claquements de mains viennent compléter les trois voix complémentaires des chanteuses : celle, impérieuse, d’Ester Mae Smith, souvent la soliste principale, celle, plus soul, d’Angela Taylor et celle, profonde, de Della Daniels. Les années de chant en commun ont permis au trio de développer une complicité musicale qui se retrouve aussi bien dans les harmonies que dans les “commentaires” qui accompagnent la voix principale.

En l’absence d’accompagnement musical et de morceaux connus du public (pas de Oh happy day ou d’Amazing grace ici), le résultat est plutôt austère, mais la personnalité des trois interprète et la force émotionnelle de leur musique suffisent à capturer l’attention d’un public qui finit par se laisser conquérir par le trio. Au bout d’une heure très intense, les trois chanteuses quittent la scène après avoir remercié chaleureusement le public qui les ovationne. On espère les revoir très bientôt sur les scènes françaises… Peut-être à l’occasion d’un prochain disque, déjà enregistré, cette fois avec des musiciens, pour Daptone ?

Frédéric Adrian