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Brèves / 08.12.2008

Décès de Senator Jones

Au printemps dernier, Soul Bag avait rendu visite à Senator Jones dans sa « ferme » de Bolton, à quelques kilomètres de Jackson, Mississippi. Un disc-jockey de la radio de Malaco nous avait conduit jusqu’au mobile home dans lequel vivait ce producteur pas comme les autres. Dehors, il y avait des oies et des chiens ; à l’intérieur, assis au milieu de ses ordinateurs, le vieil homme nous avait expliqué sa manière de faire de la « living room music ». De la fin des années 1980 à nos jours, Senator Jones a produit ici des tonnes de cassettes et CD dans le style southern soul dont il était l’un des principaux artisans. Bricoleur et roublard, ce personnage était né à Jackson, Mississippi le 9 novembre 1934. Arrivé à La Nouvelle-Orléans dans les années 1950, il a commencé par chanter avant de s’imposer progressivement comme l’un des acteurs important du rhythm and blues de la Crescent City. Il a fondé d’innombrables labels et notamment Hep’ Me sur lequel sont sortis 45-tours et albums d’artistes comme Charles Brimmer, Johnny Adams, Bobby Powell et Walter Washington. De retour dans son Mississippi natal, Senator Jones a continué d’enregistrer à tours de bras, privilégiant la quantité à la qualité, mais aussi en rencontrant un succès certain avec le jeune Sir Charles Jones ou encore The Love Doctor. Lors de notre rencontre au printemps dernier, il venait d’achever l’enregistrement du nouveau disque du chanteur de Chicago Cicero Blake. Senator Jones s’est éteint dans son sommeil, chez lui, le 30 novembre dernier. Julien Crué (photo © Nicolas Teurnier)