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Chroniques / 16.10.2019

Wilder Woods, Wilder Woods

Parenthèse ou nouveau départ ? En créant une nouvelle entité à partir des prénoms de ses deux fils, William “Bear” Rinehart, leader du groupe rock Needtobreathe (populaire outre-Atlantique et catalogué “chrétien”), s’offre en tout cas une respiration sacrément inspirée. Élan soul et rythmique funky touffue impriment cette dizaine de chansons ciselées dont s’échappent de beaux messages d’espoir (Light shine in, Someday soon), des traits mélancoliques (Hillside house) et, surtout, de saisissantes déclarations de flamme.

Car c’est là que le chanteur, guitariste et pianiste originaire de Caroline du Sud touche en plein cœur. Quand il sort ses tripes et appuie sur les fêlures de son timbre (Sure ain’t, petite claque cuivrée et tranchante comme du Alabama Shakes), quand il vibre tout en retenue sur un canevas churchy-bluesy (Mary, you’re wrong). Sans oublier qu’il sait tailler des mélodies irrésistibles (Supply & demand), bien servies par une orchestration organique boisée et dynamique. Et si Wilder Woods nous évoque aussi bien John Mayer que Chris Stapleton, c’est que lui aussi crée une musique à la fois accessible et dotée d’un puissant supplément d’âme. 

Nicolas Teurnier

Note : ★★★★
Label : Atlantic
Sortie : 9 août 2019

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