18 Septembre 2025. 

La soirée s’ouvre avec Pour La Vie, jeune artiste venue d’Amsterdam qui livre un set acoustique en solo guitare/piano-voix aussi fragile que sincère. Parmi ses quatre morceaux, une chanson dédiée à sa grand-mère touche par sa pudeur, tandis que deux reprises bien choisies (Rain de SWV et Rush de Leon Thomas) révèlent une oreille juste, même si l’ensemble reste encore à affirmer.

Puis, sur une scène volontairement dépouillée, aux lumières tamisées, Sienna Spiro s’installe sans fracas. Entourée d’un quatuor minimaliste mais d’une grande précision (Matt May à la basse et contrebasse, Mathias Lunde à la guitare, Kwakes au piano et Jaidon For Real à la batterie), la chanteuse britannique impose dès les premières notes un climat de silence tendu. You stole the show, Visitor, Cyanide, Taxi driver : autant de titres ciselés où jazz, soul et R&B s’entrelacent dans une narration émotionnelle feutrée.

Sa voix richement texturée s’exprime en retenue et évite tout effet. Sienna Spiro ne démontre pas, elle suggère. Un sommet d’équilibre est atteint lors d’un duo avec I Am Roze sur What you won’t do for love (Bobby Caldwell) : une reprise sobre, élégante, sans esbroufe.

À tout juste 20 ans, Sienna Spiro incarne de manière singulière une forme de performance révélatrice, car introspective, maîtrisée, radicalement sincère. Une artiste à suivre de très près.

Texte et photos : Isha Sookee