Chicago Blues Summer Tour 2025, L’Isle-sur-la-Sorgue
30.07.2025
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28 avril 2025
Ça faisait un moment qu’on n’était pas allé dans cet ancien cabaret créé en au XVIIe siècle et devenu en salle de spectacle il y a une dizaine d’années. Un cadre aujourd’hui proche du format “club” et une capacité parfaite pour aller voir GA-20, le power blues trio de Boston branché à 200 volts sur le son de Chicago, électrique et immédiat. Loin d’en être à leur première prestation sur nos terres, ce lundi soir là, ils inauguraient leur tout premier concert hexagonal avec le nouveau line-up. Josh Kiggans et Cody Nilsen en lieu et place de Tim Carman et Pat Faherty (lire notre interview de Matt Stubbs).
La salle est presque pleine, bourdonnante et c’est sur une petite scène aux motifs art déco/rococo hérité de ce théâtre centenaire qu’apparaissent soudainement les trois brigands. Joli cadre, j’espère que les photographes ont apprécié.
Pour moi qui jusque-là me suis exclusivement nourri de leurs albums studio, les trois morceaux joués en ouverture me clouent le bec et visiblement, je ne suis pas le seul. L’audience semble être habituée au groupe, au volume assez élevé et au mordant de ses deux guitares. Mais malgré l’exécution tenue et son côté “amplis à fond”, ce tiercé gagnant se révèle en termes de choix de répertoire beaucoup plus fin qu’il n’y paraît. Un classique fougueux et up-tempo rejoué constamment par toute la planète blues depuis sa première mouture signée Ricky Allen en 1963 (Cut you loose). Une ballade gorgée de soul de Jimmy Reed que GA-20 nous ressert plutôt à la manière de George Thorogood & The Destroyers (I’ll change my style) et une compo maison au groove bien senti, tiré du tout premier opus et dont les nouveaux membres s’emparent avec brio (Lonely soul).
Le bouton play une fois enclenché, ce ne sont pas moins d’une vingtaine de titres qui seront joués avant rappel. Entre les plus ou moins courtes interventions de Matthew Stubbs qui n’arrête pas de s’étonner de voir un lundi soir aussi animé ou de relater quelques anecdotes de parcours, on déguste ce kaléidoscope de blues électrique avec bonheur. Des reprises (James Brown, Ike Turner, Little Walter et Hound Dog Taylor évidemment), des cours instrumentaux et des trucs chantés avec justesse et entrain par Cody Nilsen qui possède un chant plus ample que l’était celui de Pat Faherty.
Est-ce d’ailleurs à cause de cette assurance vocale et d’un jeu de guitare rentre-dedans qu’il se laisse un peu trop aller en théâtralité “blues rock” (pied sur l’ampli, tatouages gonflés, mou de caïd, solo au milieu du public…). Rien de dramatique heureusement et c’est vrai qu’on on est bien loin de ces musiciens hardis à la limite du ridicule. Mais l’imposante carcasse de Stubbs promène aussi brillamment ses doigts sur sa Telecaster sans avoir recours à tout ce folklore. Chacun son truc visiblement.
1h45 plus tard et nous voilà à la table de merch’ à étudier ce nouvel EP dispo quelques jours avant la sortie officielle. Je dis bravo et merci aux intéressés en faisant mes courses et c’est Matthews Stubbs avec qui j’échange quelques mots qui retourne le compliment à l’intention de Soul Bag et de ses lecteurs. Des lecteurs qui en toute logique ne louperont pas la prochaine venue de ces trois brigands.
Texte : Julien D.
Photos : J-M Rock’n’Blues
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