7 avril 2025.

Après deux premières apparitions en France l’an passé, à La Boule Noire et au festival Rock en Seine, Elmiene effectuait son retour sur scène à Paris à la Machine du Moulin Rouge pour une soirée initialement prévue en décembre dernier. Un report qui n’a pas empêché les fans de répondre présents, le concert affichant complet.

La chanteuse britannique Nia Smith débute la soirée accompagnée de son guitariste pour un set acoustique mêlant morceaux de son premier EP “Give Up The Fear” (Reckless soul, Don’t cry) et des covers de Snoh Aalegra et Lauryn Hill. À seulement 21 ans, Nia amène sa fraîcheur bienvenue, sa voix magnifique et ses compositions intimes dans une scène soul britannique qui ne manque pourtant pas de talents. Souvenez-vous de son nom.

Lorsque plusieurs chaises sont installées sur scène, où trône déjà un unique clavier, la question se pose si le concert d’Elmiene sera lui aussi acoustique ou s’il sera accompagné d’autres musiciens. La réponse ne se fait pas attendre puisque Elmiene arrive seul et se pose derrière l’instrument pour commencer son set avec son tube Sweetness. Le natif d’Oxford explique de manière ironique que même s’il apprécie les musiciens qui l’accompagnent habituellement en tournée (on pense à eux), il se sent plus libre de faire et chanter ce qu’il veut en solo, le format choisi pour cette nouvelle tournée. D’ailleurs, à la surprise générale, il décide d’inviter une poignée de fans, qui s’étaient vus remettre sans explication un bracelet bleu à l’entrée de la salle, à monter sur la scène afin de profiter du concert de très très près à ses côtés. Une soirée qui va rester dans la mémoire de certains !

Entendre le jeune chanteur au piano amène une certaine intimité dans une salle de plus de 700 places, en faisant penser à “Live From 525”. Entre ses morceaux originaux (Crystal tears, Mama, Anyways), des covers de Superstar d’Usher et I’m sprung de T-Pain, Elmiene profite de sa présence à Paris pour présenter un nouveau morceau (pas encore sorti) sur le thème du temps qui ne guérit pas tout. La puissance de sa voix et l’émotion qu’il transmet et qu’il avoue ressentir font passer un frisson dans la salle. Lui-même avoue être très touché par ce moment suspendu et le soutien du public français qui redouble d’applaudissements. L’Anglais revient vite à ses habituels traits d’humour et son autodérision, comme lorsqu’il enchaîne “accidentellement” les mauvaises notes, compensées par son aisance vocale hors norme. 

Après que les fans chanceux soient descendus de scène, le concert se termine avec un encore sur Light work et Someday, repris à tue-tête par le public. Sans doute le meilleur concert qu’Elmiene ait donné à Paris. À seulement 23 ans, le géant britannique, par la taille et le talent, continuera sans nul doute à remplir de plus grandes salles à chaque nouvelle prestation.

Texte : Emma Ragot
Photos © Frédéric Ragot