Porretta Soul Festival 2025
21.08.2025
;
29 mars 2025.
Même s’ils vivent chacun leur vie, l’un en Angleterre, l’autre en France, Franck Ash et Vincent Bucher ont visiblement plaisir à se retrouver quand l’occasion se présente, comme ce soir-là à Tremblay.
Soutenus par Cyrille Catois à la basse et Christophe Gaillot à la batterie, ils ont renoué avec le répertoire largement original réuni sur leur album “Clear Cut” (aujourd’hui épuisé, mais disponible sur les plateformes de streaming). De Blue combo, l’instrumental d’ouverture, au Look watcha done final, ils se partagent les micros et les solos. Les duos à l’unisson ou en alternance révèlent leur complicité, même si leurs personnalités diffèrent. Le chant de Franck est nerveux, ne recule pas devant le falsetto, tout comme sa guitare se montre combative, mordante. Vincent semble plus débonnaire, plus ironique aussi, tandis que son harmonica virevolte et pirouette, surprenant toujours par ses folles contorsions. Il brille particulièrement dans le shuffle Cheers and handshakes, tandis que Franck revisite Hoochie coochie man à la façon Buddy Guy, tout en tension-détente. Des effluves de Diddley beat ici, des échos de valse là, des accents country ailleurs pimentent un set qui semble trop court.
Zac Harmon est un habitué des scènes hexagonales, toujours épaulé par Boom Boom Productions, l’agence de Guillaume Tricard, qui met un point d’honneur à ne pas séparer un leader de son groupe régulier. D’où une synergie bien perceptible tout au long de la prestation de Zac Harmon, sûr d’être compris et suivi par des musiciens qui l’accompagnent régulièrement, comme le claviériste Corey Lacy, le bassiste (imposant à tout point de vue) Chris Gibson ou le batteur Gino Iglehart. Plus jeune, le guitariste Kingston Livingston a lui aussi trouvé sa place dans le groupe. Discret lorsque la guitare du patron est à la manœuvre, il se révèle pugnace et accrocheur lorsqu’on lui lâche la bride, comme sur le Little bluebird de Johnnie Taylor, dont Zac, en soulman éclairé, tire la quintessence dramatique. Sa version grondante de Mannish boy de Muddy procure aussi bien des émotions.
Ces reprises réussies n’occultent pas ses propres compositions, plus en phase avec le blues tel qu’il se pratique aujourd’hui à Jackson et alentour, dominé par les claviers et tourné vers la danse. On en a la démonstration avec Let it slide ou Boogie down. La fin se poursuivra plus classiquement avec Funky good time, The blues is alright et, en rappel, le Knockin’ on heaven’s door de Dylan.
De blues, il sera encore question à l’Odéon de Tremblay le 17 mai prochain avec Doug Deming, pour sa première francilienne, et Akène Bleu, remarqué aux Rendez-vous de l’Erdre.
Texte : Jacques Périn
Photos © J-M Rock’n’Blues
Plus de photos ici et là.