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Live reports / 23.10.2024

Alex Isley, La Place, Paris, 2024

12 octobre 2024.

Avec plus de dix ans de carrière derrière elle (son premier EP est sorti en 2012), des collaborations fructueuses avec des artistes tels que Terrace Martin, Robert Glasper ou encore Rapsody, et des projets à succès avec le producteur Jack Dine, la chanteuse américaine Alex Isley, fille d’Ernie Isley, fameux guitariste des immenses Isley Brothers, s’est fait un nom sur la scène R&B avec sa voix douce et sa musique infusée de soul. Sa première date parisienne, dans le cadre de la soirée Platform à La Place, était très attendue puisque le concert affichait complet peu après la mise en vente des places.

Malgré l’annulation à la dernière minute de la performance d’Arin Ray (prévu le même soir en première partie), le DJ Armel Bizzman est là pour assurer le warm-up avec un set de presque une heure de R&B classique et moderne, de Kehlani à Solange en passant par Boyz II Men, SWV et New Edition.

Visiblement heureuse d’entamer à Paris sa première tournée européenne, la chanteuse de 37 ans affiche un grand sourire dès son entrée sur scène. Un bonheur communicatif seulement perturbé par quelques soucis techniques sur ses premiers titres, notamment Gone et Mine, heureusement rattrapés par les chants des nombreux fans dans la salle.

Si le répertoire est majoritairement centré sur ses projets avec Jack Dine, “Marigold” (Under the moon, Love again, Too bad I forget…) et “Wilton” (Think of me), Alex Isley n’hésite pas à revenir aussi sur de plus anciens morceaux tels que La Brea (écrit en hommage à sa ville natale Los Angeles), une cover de Rain de SWV qui se transforme en chorale, et Into orbit de son premier projet “theLoveArtMemoirs”. Seuls manquent à l’appel des titres de son album le plus récent, “I Left My Heart At Ladera” en compagnie de Terrace Martin.

La profondeur et les émotions de ses paroles prennent encore une autre dimension sur scène grâce à son doux R&B et sa voix cristalline, en plus d’être accompagnée des musiciens très talentueux qui ont chacun l’occasion de s’illustrer en solo. Très touchée du retour chaleureux, Alex Isley avoue se sentir particulièrement à l’aise sur scène grâce au public qui rend sa performance plus intime, comme un moment de thérapie. 

Après une belle performance de Good and plenty, elle revient pour un encore avec une version acoustique de Colors, et un final magnifique avec Love on-demand, qui donne envie que la soirée ne s’arrête pas.

Texte : Emma Ragot
Photos © Frédéric Ragot