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Brèves / 17.10.2018

Ils nous quittent

Hommages aux artistes et aux personnalités disparus ces derniers mois. 

• Nate Applewhite (19??-2018)
Inséparable de Nick Holt au sein des Teardrops des années 1980, le batteur Nate Applewhite a longtemps accompagné Magic Slim sur disque (“Grand Slam”) comme sur scène, participant notamment à l’historique tournée française unissant Magic Slim, Little Milton, Lucky Peterson et John Primer. Avec ou sans son patron, il a également enregistré avec Little Milton, Valerie Wellington, A.C. Reed, Wild Child Butler…

• Verlin“Buck” Baker (1941-2018)
Ce saxophoniste de La Nouvelle-Orléans avait notamment accompagné Dr. John, Fats Domino, Irma Thomas et Roland Stone.

• Samantha Banks (1967-2018)
Remarquée au sein de l’orchestre de Ruthie Foster, la batteuse de Houston avait également accompagné Sonny Boy Terry et Eric Bibb. 

• Nathan Davis (1937-2018)
Longtemps parisien, le saxophoniste – entendu entre autres avec les Jazz Messengers d’Art Blakey, Donald Byrd, Ray Charles, Kenny Clarke, Eric Dolphy, Dexter Gordon et Woody Shaw – avait notamment donné dans le jazz-funk, en particulier sur son album “If” de 1976.

• Theryl “House Man” Declouet (1951-2018)
Figure de la scène soul et funk de La Nouvelle-Orléans, Theryl DeClouet avait peu enregistré sous son nom – seul l’album “The Houseman Cometh!”, paru sur Bullseye en 2001, avait dépassé les frontières de sa ville natale –, mais s’était fait remarquer comme chanteur du groupe Galactic, participant à leurs quatre premiers disques studios avant que des problèmes de santé lui interdisent de voyager, ce qui ne l’empêchait pas de se produire régulièrement dans les clubs de Big Easy. 

• Bob Dorough (1923-2018)
Pianiste et chanteur, ce vétéran de la scène cool jazz – entendu avec Miles Davis et Allen Ginsberg, notamment – est le compositeur du très repris Comin' home baby (Dee Dee Sharpe, Quincy Jones, les Foundations, Booker T & the MG's…), et ses chansons ont été interprétées par 5th Dimension, les Staple Singers, Marlena Shaw…

• Ron Dunbar (1939-2018)
Collaborateur précoce de Berry Gordy chez Motown, il suit le trio Holland-Dozier-Holland dans l’aventure Hot Wax-Invictus. Son nom apparaît sur différents tubes enregistrés pour le label par Freda Payne (Band of gold), les Chairmen of the Board (Give me just a little signPatches) et Laura Lee (Crumbs of the table), même si Lamont Dozier a laissé entendre qu'il n'était alors qu'un prête-nom, Holland-Dozier-Holland ne pouvant alors signer leurs compositions. Il a également écrit pour la galaxie Clinton, avec des titres enregistrés par Parliament, Funkadelic, Bootsy Collins, Parlet, les Brides of Funkenstein. 

• Jon Hiseman (1944-2018)
Actif sur la scène du blues boom britannique des années 1960, le batteur Jon Hiseman se fait remarquer au sein du groupe de l’organiste Graham Bond avant de rejoindre brièvement les Bluesbreakers de John Mayall (l’album “Bare Wires”). Avec la fondation de Colloseum et des collaborations avec Jack Bruce et l’United Jazz+Rock Ensemble, le reste de sa carrière s’oriente ensuite plus dans une direction jazz-rock.

• Darryl Houston (1954-2018)
Organiste habituel de la St James Missionary Baptist Church de Detroit, Darryl Houston avait accompagné de nombreux artistes gospel, mais aussi, de façon régulière, Aretha Franklin, apparaissant sur trois de ses albums depuis la fin des années 1990. 

• Joe Jackson (1928-2018)
Père et manager controversé de la plus fameuse fratrie de l’histoire des musiques afro-américaines.

• Reginald McArthur (1954-2018)
Originaire de Fairfield dans l’Alabama, McArthur était le chanteur principal des Controllers, responsables d’une série d’albums entre la fin des années 1970 et la fin des années 1990 pour Juana, MCA, Capitol puis Malaco. Plusieurs de leurs titres, comme Somebody's gotta winsomebody's gotta loseHeaven is only a step awayCrushed et Stay les ont conduits dans les classements soul entre leurs débuts et la fin des années 1980. Une compilation des faces Juana du groupe était parue en 2010 sous le titre “If Tomorrow Never Comes”.

• Jalal Mansur Nuriddin (1944-2018)
Membre historique des Last Poets, pionniers du rap et du spoken word, Nurridin, qui a vécu de nombreuses années en France, était également l’auteur en 1973, sous le nom de Lightnin' Rod, de “Hustlers Convention”, souvent considéré comme le premier disque solo de rap et auquel avait contribué, entre autres, Kool & the Gang. 

• Irwin Pate (19??-2018)
Promoteur de spectacles dans la région de Buffalo pendant des années, Pate a également été l’agent de James Brown pendant quatorze ans, dans les années 1960-1970.

• Lenin “Doc” Pellegrino (1925-2018)
Médecin basé dans le West Side de Chicago, le “Doc” avait créé le Kingston Mines, un des clubs majeurs de la scène locale. Toujours actif aujourd’hui – Mike Wheeler et Joanna Connor y ont leurs habitudes –, l’endroit a accueilli à partir du début des années 1970 tous les grands noms du genre, de Magic Slim à Koko Taylor, en passant par Buddy Guy et Junior Wells. Vance Kelly et Eddy Clearwater, entre autres, y ont enregistré des disques en public.

• Anita Poree (1939-2018)
Souvent en collaboration (avec entre autres Jerry Peters, Leonard Caston Jr., Frank Wilson et Skip Scarborough), Anita Poree était responsable d’une série de tubes gravés notamment par les Friends of Distinction (le très repris Going in circles et Love or let me be lonely) et Eddie Kendricks (Boogie down et Keep on truckin). Elle avait également fait partie de l’éphémère Black Magic!, responsable d’un album sur Atco. 

• Lowrell Simon (1943-2018)
Malgré un album et quelques 45-tours personnels (dont le demi-succès Mellow mellow righton, copieusement samplé ensuite), le nom de Lowrell Simon n’a pas dépassé le cercle des experts. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été actif sur la scène soul de Chicago pendant les décennies 1960 et 1970, à la fois comme chanteur avec les Vondells puis The Lost Generation (il est la voix principale du tube de 1970 The sly, slick and the wicked), et comme auteur-compositeur-producteur, travaillant entre autres avec les Impressions, Major Lance, Sidney Joe Qualls, Linda Clifford, Barbara Acklin, Natural Four, Lolleatta Holloway, les Dells, les Chi-Lites, Barry White…

• Hamp Swain (1929-2018)

Surnommé le King Bee, ce disc-jockey de Macon, en Georgie, a joué un rôle majeur dans la vie musicale de sa ville : après avoir accueilli un Little Richard débutant dans son orchestre, les Hamptones, il est le premier à diffuser le Please, please, please de James Brown à la radio, et anime les Teenage Party du Howard Theatre où se révèle Otis Redding ! 

• Bill Watrous (1939-2018)
Outre une carrière solo débutée à la fin des années 1960, ce tromboniste de jazz basé à Los Angeles a assuré de nombreuses séances en tant qu’accompagnateur, aux côtés notamment de Quincy Jones, Gladys Knight, Patti Austin et Jon Lucien.

• Delilah Estella Winn (1942-2018)
Originaire de Baltimore, cette chanteuse avait publié deux singles en 1962 sur le label Shirley, dont l’un (I’ll rock you baby w/ A worried feeling) sur lequel elle était accompagnée par l’orchestre de Johnny Heartsman.

Frédéric Adrian