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Brèves / 22.06.2018

Chronique : Bob Corritore & Friends

Aujourd’hui sort le nouvel album d’un maître harmoniciste qui sait diablement bien s’entourer. 

• BOB CORRITORE & FRIENDS
DON’T LET THE DEVIL RIDE!
VizzTone SWMAF 12 / bobcorritore.com

4/5  BLUES

Bob Corritore enregistre sans discontinuer et publie régulièrement des disques de haut niveau. En voici un nouveau qui rassemble des faces mises en boîte entre 2014 et 2017 avec une liste de de contributeurs dont nous ne citerons que les chanteurs, Sugaray Rayford, Alabama Mike, Oscar Wilson, Willie Buck, Bill “Howl-n-Mad” Perry, Tail Dragger, George Bowman. Des voix de caractère, expressives, toutes en énergie et en tripes, auxquelles les harmonicas de Bob s’adaptent avec goût, à l’unisson ou en contraste. Son chromatique est énorme sur Laundromat blues, ses diatoniques sont amplifiés ou non et recréent moult univers, dans les autres reprises de Little Walter ou de Junior Wells mais aussi dans les originaux, qui le sont franchement ou qui évoquent des héros comme Jimmy Reed. Au-delà de l’harmonica, ou des guitares jouées par le gratin du genre, ce sont bien les chanteurs qui sont mis en valeur et qui portent le disque, rappelant que le blues, s’il doit être servi par les instruments est avant tout un art vocal. C’est bien du blues qu’on savoure ici, épais, menaçant, cathartique.

Christophe Mourot