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Brèves / 25.04.2017

Django

Le film Django (en salles dès demain), s’attaque à un genre difficile où les réussites sont rares, celui du biopic musical. Raconter Django Reinhardt était évidemment casse-gueule tant le personnage et sa carrière échappent à toute classification (rationalisation ?). Le réalisateur Étienne Comar (c’est son premier film) a eu la bonne idée de s’en tenir à un seul épisode peu connu de la vie du musicien sous l’occupation allemande. Seul jazzman d’envergure à se produire alors à Paris, il est choyé autant que méprisé par les nazis. Imaginant aisément le sort que ceux-ci réservent à ses congénères tziganes, Django quitte, avec sa famille, la capitale et sa “belle vie” pour Thonon-les-Bains avec l’idée de se réfugier en Suisse. Le rôle-titre est tenu par un excellent Reda Kateb et la bande-son due au compositeur Warren Ellis fait appel à Stochello Rosenberg, Nou’che et Nonnie Rosenberg pour “reconstituer” – brillamment – la musique du maître. À signaler encore l’heureuse idée de faire appel à de vrais manouches parlant leur langue dans les scènes de campements.

Faut-il rappeler aux lecteurs de Soul Bag que, véritable monument national, Django, avant de devenir célèbre en France, était déjà la coqueluche des jazzmen américains qui passaient par l’Europe au début des années 30. En témoignent les enregistrements d’alors réunis en un CD chez DC Records “Django With His American Friends” (avec notamment Coleman Hawkins, Benny Carter, Bill Coleman, Joe Turner). À la fin des années 40, il dirigea en France un American Swing Band composé uniquement de musiciens américains et quelques années plus tard il fut l’invité personnel de Duke Ellington pour une tournée américaine.

Jean-Pierre Bruneau