;
Brèves / 17.02.2017

Ils nous quittent

Freeman Brown, 1943-2017
S'il n'a jamais acquis la notoriété de certains de ses collègues, le batteur Freeman Brown (en veste blanche sur la photo ci-dessus) a marqué de son empreinte l'histoire de la soul. À Nashville, où il fait ses débuts professionnels, il accompagne sur scène et sur disque les vedettes locales – de Jimmy Church à Johnny Jones, en passant par Charles Walker, Earl Gaines ou Marion James – et de passage – c'est lui derrière Etta James sur l'album en public “Rock The House”, et fait partie de l'orchestre maison des émissions télévisées The !!! Beat et Night Train. Il rejoint ensuite le Fame Gang, le groupe des studios Fame de Rick Hall, jouant notamment sur des disques de Clarence Carter, Bobby Hugues Etta James ou Dr. John.

Richie Ingui, 1946-2017
Originaire de New York, où il avait fait ses débuts avec les Dedications, c'est lorsqu'il s'installe à Philadelphie et fonde avec son frère Charlie et Kenny Jeremiah les Soul Survivors que la carrière de Richie Ingui décolle. Le succès vient dès 1967 avec Expressway to your heart, qui atteint la quatrième position dans le Hot 100 de Billboard. Premier tube écrit et produit par le duo Gamble & Huff, la chanson marque le début de ce qu'on appellera ensuite le Philly Sound. Quelques succès moins importants suivront jusqu'au milieu des années 1970 et le groupe se sépare à la fin de la décennie, pour faire son retour dix ans plus tard sur le circuit de la nostalgie.

Jean Karakos, 1940-2017
Du festival d'Amougies en 1969 avec Soft Machine, l'Art Ensemble of Chicago et Pink Floyd au lancement de La Lambada vingt ans plus tard, Jean Karakos, fondateur entre autres des labels BYG et Celluloid, a joué un rôle d'activiste sur la scène musicale française. Si ses intérêts personnels le portaient essentiellement vers le jazz le plus expérimental et les musiques brésiliennes, le blues et la soul ne lui ont pas été étrangers. Outre différentes anthologies, BYG publie ainsi à la fin des années 1960 et au début des années 1970 des disques d'Ike & Tina Turner, Otis Redding Johnny Otis, Sly & the Family Stone, Champion Jack Dupree et Sonny Boy Williamson, tandis qu'on doit à Celluloid la découverte de Was (Not Was) et des différentes productions du bassiste Bill Laswell.

Chuck Stewart, 1927-2017
Considéré comme l'un des plus prolifiques photographes de l'histoire du jazz – on lui doit notamment des images historiques des séances de “A Love Supreme” de John Coltrane, Chuck Stewart a signé les couvertures de plusieurs centaines d'albums parus entre autres sur des labels parmi lesquels Impulse!, Roulette, Verve et Flying Dutchman. On lui doit notamment les photos de pochette du premier album de Nina Simone, “Pure Dynamite! Live At The Royal” de James Brown, “Live At Cafe Au-Go-Go” de John Lee Hooker, “Live And Lowdown At The Apollo” de Marva Whitney et des albums Flying Dutchman de Gil Scott-Heron…

Frédéric Adrian