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Brèves / 19.01.2017

Soul to Soul

Souvent oubliées des “grands médias”, ces figures des musiques populaires méritaient bien que Soul Bag leur consacre un dernier hommage.

Raynoma Gordy Singleton (1937-2016)
Raynoma Gordy, souvent surnommée “Miss Ray”, avait joué, aux côtés de son mari Berry Gordy et de Smokey Robinson, un rôle majeur dans les premières années de la vie de Motown, se chargeant en partie du bras éditorial de l’entreprise, Jobete, tout en assurant régulièrement des fonctions de choriste sur les premiers disques du label, notamment derrière Marv Johnson. Après son divorce d’avec Gordy en 1964, elle fonde un nouveau label, Shrine, avec son nouveau mari, Eddie Singleton. Elle retourne cependant chez Motown dès la fin des années 1960. Elle y décroche en particulier un tube en tant que productrice avec le Somebody’s watching me de Rockwell.

 


Herb Kent © DR

Herb Kent (1928-2016)
Pendant plus de sept décennies, la voix d’Herb Kent a retenti sur les ondes de Chicago. Surnommé, entre autres, “The Cool Gent” et “The Mayor of Bronzeville”, il avait fait ses débuts sur les ondes – avec une émission de musique classique ! – dès 1944 et avait ensuite travaillé pour de nombreuses stations telles que WGES – la plus importante radio destinée aux Afro-Américains de Chicago dans les années 1950 – puis WVON-AM 1690, jouant un rôle important sur la scène musicale de la ville et contribuant à en révéler les talents.

 


Bob Walsh © James St. Laurent

 

Bob Walsh (1947-2016)
Natif de Québec, installé à Montréal au début des années 1980, le chanteur et guitariste Bob Walsh était considéré comme le patriarche de la scène blues québécoise. Après avoir participé à différents groupes locaux (Blues Boys Band, Devito Walsh Band), il s’était lancé dans une carrière personnelle à succès, qui en avait fait une figure majeure de la vie musicale du Québec, au point premier ministre Philippe Couillard lui ait rendu hommage : « Le blues québécois a perdu l’une de ses figures mythiques. » Son dernier album, “After the storm”, avait paru en 2015.

 

 

Colonel Abrams (1947-2016)
Originaire de Detroit mais élevé à New York, Colonel Abrams avait fait ses débuts au cours des années 1970 dans plusieurs groupes, parmi lesquels 94 East, dont le jeune guitariste était alors le futur Prince. Il se lance dans une carrière solo dans le courant des années 1980 et connaît le succès, dans un registre dansant, au milieu de la décennie, en particulier avec Trapped, en 1985. Il était considéré comme un pionnier des sons électroniques.

 


Harry Balk © DR

 

Harry Balk (1925-2016)
Moins connu que Berry Gordy, Harry Balk n’en a pas moins joué un rôle majeur sur la scène musicale de Detroit. Découvreur de talent – Little Willie John, alors que celui-ci n’avait que 14 ans, et plus tard Rodriguez –, il rejoint Motown à la fin des années 1960, après une carrière déjà marquées par de nombreux succès dans le domaine pop (avec Del Shannon, notamment). Il y est en particulier en charge du label Rare Earth et joue un rôle déterminant dans la publication, contre l’avis de Berry Gordy, de What’s going on de Marvin Gaye.

 


Bob Krasnow © DR

 

Bob Krasnow (1935-2016)
Ancien cadre de l’industrie du disque, Bob Krasnow avait travaillé en particulier pour les labels Loma, Buddah, Blue Thumb (qu’il avait cofondé), Warner Brothers et Elektra, dont il avait été président, jouant un rôle important dans la carrière de nombreux artistes parmi lesquels Ike & Tina Turner, Funkadelic, Anita Baker et Buddy Guy.

 


Ralph Johnson © DR

 

Ralph Johnson (1949-2016)
À ne pas confondre avec son homonyme membre d’Earth Wind and Fire, Ralph Johnson avait rejoint les Impressions en 1973 – en même temps que Reggie Torian, également décédé en 2016 – pour y prendre la place de chanteur principal occupée depuis trois ans, suite au départ de Curtis Mayfield, par Leroy Hutson. Il est notamment la voix de Finally got myself together (I'm a changed man), qui atteint le sommet du classement R&B en 1974, avant de quitter le groupe en 1976. Il y fait son retour en 1983 et y reste jusqu’en 2000, participant notamment à l’album “Reptile” d’Eric Clapton.

 


Sven Zetterberg © Pelle Piano

 

Sven Zetterberg (1952-2016)
Le chanteur, harmoniciste et guitariste Sven Zetterberg était, depuis le milieu des années 1970, l’une des figures majeures de la scène blues et soul suédoise. Accompagnateur régulier des bluesmen américains en visite scandinave, il développait également sa propre musique, d’abord au sein de groupes comme Telge Blues, puis en solo. Enregistré à Chicago, son album de 1983, “Chicago Blues Meeting ” accueillait notamment la participation de Sunnyland Slim. Son dernier disque, “Something For Everybody”, paru en 2016, avait été chroniqué dans notre numéro 224.

 


Alphonse Mouzon © DR

 

Alphonse Mouzon (1948-2016)
Découvert au début des années 1970 au sein du groupe de jazz fusion du guitariste Larry Coryell Eleventh House, le batteur Alphonse Mouzon avait ensuite mené une carrière solo parfois proche du R&B tout en restant un accompagnateur recherché aux côtés notamment de Miles Davis, Herbie Hancock et McCoy Tyner, mais aussi de Betty Davis, Roy Ayers ou Robert Flack.

 


Big Cynthia © DR

 

Big Cynthia (1969-2017
Née Cynthia Walker, la fille du saxophoniste Motown Junior Walker a dû attendre le milieu des années 1990 pour commencer à enregistrer, après des années à se produire dans les clubs de Houston. Protégée de la vedette sudiste Mel Waiters, elle s’impose sur la scène “southern soul” contemporaine, enregistrant sept albums d’un répertoire souvent marqué, à l’image de son classique Ain't nothing like a big woman, par l’humour salace typique du genre.

 


Tori Robinson © DR

 

Tori Robinson (1956-2016)
Originaire de Floride mais installée en France depuis le milieu des années 1990, la chanteuse Tori Robinson s'était imposée sur la scène gospel française, participant à de nombreux concerts et stages, et avait collaboré avec plusieurs groupes de jazz comme les Vintage Jazzmen et Swing Feeling. Son album en public de 2002, paru chez Frémeaux & Associés, avait obtenu le Pied dans Soul Bag.

Frédéric Adrian